Carnets de l'Economie

Pour les chefs d'entreprise, l’attractivité de la France s’est dégradée




Anton Kunin
27/05/2019

Quasiment 7 chefs d’entreprise sur 10 estiment que l’attractivité de la France s’est légèrement ou fortement dégradée depuis le printemps 2018, apprend-on d’une étude d’Eurogroup Consulting réalisée auprès de 1 700 chefs d’entreprise répartis dans 148 pays.


64% des chefs d’entreprise continuent de juger l’attractivité de la France « plutôt bonne »

Pour 69% des chefs d’entreprise « conseillers du commerce extérieur », répartis en France et dans 148 pays, l’attractivité de l’Hexagone s’est dégradée au cours des 12 derniers mois. Ce ressenti affiche cette année un taux d’adhésion record. À titre de comparaison, seuls 9% étaient de cet avis il y a 12 mois. Et si 64% des répondants jugent l’attractivité de la France « plutôt bonne », 30% d’entre eux l’estiment en revanche « plutôt mauvaise ».

Les chefs d’entreprise notent particulièrement mal la fiscalité et le climat social qui règne en France, « sans doute à cause de la crise des Gilets Jaunes », précisent les auteurs de l’étude. Sur d’autres critères on note en revanche une évolution positive des perceptions : cette année, les chefs d’entreprise sont plus nombreux à avoir un avis positif sur la charge administrative et réglementaire qu’ils supportent en France (26%, soit +2 points sur un an), sur la fiscalité (23%, soit +2 points sur un an) et le coût de la main d’œuvre (34%, soit +3 points sur un an).

Attractivité de la France : les chefs d’entreprise apprécient les infrastructures, la qualité de la main d’œuvre et la qualité de vie

Globalement, les chefs d’entreprise interrogés continuent à bien noter le coût de l’énergie et les infrastructures, la qualité de la main d’œuvre, la qualité de vie ainsi que les capacités d’innovation et de recherche en France. La baisse des cotisations sociales et la mise en place d’une « flat tax » bénéficient d’ailleurs d’un retour positif de leur part. Quant aux faiblesses de l’environnement entrepreneurial français, ils citent le coût du travail, la fiscalité et le climat social.

Dans la lignée des études des années précédentes, les chefs d’entreprise continuent à considérer comme très attractives les métropoles de Paris, Nice, Lyon, Toulouse et Bordeaux et Lille. D’autres métropoles, comme Strasbourg, Nantes, Rennes et Grenoble, n’en sont pas loin. Certaines régions semblent par ailleurs avoir des atouts bien distincts aux yeux des chefs d’entreprise. Ainsi, ils apprécient l’accessibilité de l’Ile-de-France et des Hauts-de-France, la qualité de vie de l’Occitanie et de la Corse, la qualité de l’écosystème de recherche et d’innovation d’Auvergne-Rhône-Alpes et le faible coût de la main d’œuvre dans le Grand Est. Sur le critère du coût d’installation ils notent particulièrement bien les Hauts-de-France et le Centre Val-de-Loire.