Carnets de l'Economie

Pour Philippe Martinez de la CGT, Emmanuel Macron cherche à diviser




Aurélien Delacroix
25/02/2018

La CGT prépare ses troupes à un conflit frontal contre le gouvernement. Philippe Martinez, le secrétaire général de l'organisation syndicale, prédit ainsi un « grand succès » pour la journée de mobilisation du 22 mars.


L'enjeu, c'est bien sûr la réforme de la SNCF. Edouard Philippe doit préciser ce lundi 26 février la méthode qu'il entend suivre pour mener à bien ce dossier hautement explosif. Le gouvernement a aussi fait passer l'idée qu'il pourrait utiliser les ordonnances pour faire voter plus rapidement plusieurs dispositifs en évitant les discussions au parlement. Sur France 3, Philippe Martinez s'en est pris directement à Emmanuel Macron, estimant qu'il était « arrogant, vindicatif », et que le président de la République avait « du mal a écouter des gens qui lui parlent et qui lui posent des questions ».

Cette déclaration faisait suite à la réponse musclée du chef de l'État à un salarié de la SNCF qui l'interrogeait pendant le salon de l'Agriculture. Emmanuel Macron a répondu qu'il ne pouvait y avoir d'un côté des agriculteurs qui n'avaient pas de retraite, et de l'autre un « statut de cheminot et ne pas le changer ». C'est précisément un des points les plus importants de la réforme en discussions. « Il nous a fait le coup avec les retraités et les jeunes, les retraités qui seraient des privilégiés, quand on connaît le montant des pensions des retraités, et les jeunes qui n'auraient rien. C'est la même chose entre les salariés : à chaque fois, il divise ceux qui ont un petit peu et ceux qui n'ont rien du tout », a déploré le secrétaire général de la CGT.

Philippe Martinez déplore que le gouvernement ne s'appuie que sur le seul rapport Spinetta pour impulser sa réforme, sans demander l'avis des « principaux intéressés » — à savoir les cheminots et les usagers. Dans ce cadre, la journée de mobilisation du 22 mars sera un test important pour le syndicat. « Ce que veut faire le gouvernement, passer en force sans discussion, sans mettre le doigt sur les véritables problèmes, ça risque d'envenimer les choses », a remarqué le leader syndical.


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