Carnets de l'Economie

Paris bénéficie davantage de l'effet Brexit que Francfort et Dublin




Aurélien Delacroix
11/07/2018

Les autorités françaises et les collectivités locales n'ont pas ménagé leurs efforts pour attirer les banques et les financiers vers Paris. Et cela paie : la capitale française est, et de loin, la destination de choix pour les établissements basés à Londres et qui devront déménager suite au Brexit.


La place financière de Paris peut remercier le Royaume-Uni pour avoir voté en faveur du Brexit. Le divorce entre le pays et l'Union européenne, qui sera effectif le 29 mars prochain, a pour conséquence de pousser les banques installées dans la City de déménager une partie de leurs activités dans l'Union européenne si elles souhaitent continuer à commercer avec le reste du continent. Plusieurs métropoles européennes se sont lancés dans la bagarre et Paris tire son épingle du jeu en matière d'emplois liés au secteur de la finance.

Selon le dernier décompte des Echos, Paris va accueillir plus de 3 000 emplois financiers provenant de la City, contre 1 770 pour Francfort et 1 640 pour Dublin. Paris qui fait quasiment aussi bien que ses deux principaux rivaux ensemble, c'est tout à la fois une surprise et une bonne nouvelle. Francfort joue de malchance : la Deutsche Bank, qui devait rapatrier 4 000 emplois de Londres vers la place financière allemande et Berlin, se contentera finalement de quelques centaines de postes répartis un peu partout dans l'Union européenne. Paris bénéficie de l'apport de HSBC et des banques françaises qui représentent 2 000 emplois. 

Et les effectifs provenant de la City de Londres pourraient encore augmenter : Bank of America et JP Morgan ont annoncé qu'elles déménageront plus d'emplois à Paris que prévu. Par ailleurs, Paris cherche désormais à attirer les banques asiatiques grâce à la venue de la banque britannique Standard Chartered, qui traite principalement avec l'Asie. Paris bénéficie de la stabilité politique en France, qui contraste fortement avec l'incertitude au Royaume-Uni et les difficultés du gouvernement d'Angela Merkel, qui ne tient qu'à un fil.


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