Carnets de l'Economie

Les entreprises russes et chinoises sur le podium de la corruption mondiale




La Rédaction
24/05/2012

D’après une enquête de l'ONG Transparency International, réalisée auprès de 3 000 cadres d'entreprise dans le monde, les entreprises russes et chinoises sont considérées comme les plus corruptrices à l'export. Ces deux pays sont en tête d'un classement qui comprend 28 pays.


Les entreprises russes et chinoises sur le podium de la corruption mondiale
La Russie en tête du classement

La Russie a obtenu la plus mauvaise note avec 6,1/10. À titre de comparaison, la moyenne du classement est de 7,8. Cependant, Transparency International précise que depuis 2009, les autorités russes s’investissent beaucoup pour contenir la corruption. Ainsi, en mai 2001, un texte de loi a été voté afin d’appliquer des sanctions financières aux sociétés et particuliers qui corrompent des fonctionnaires étrangers. Juste derrière la Russie, on trouve la Chine. Un grand nombre de pays en développement occupent aussi les premiers rangs du classement tels le Brésil ou le Mexique. À noter toutefois qu’en Inde, la corruption s’est amoindrie. Concernant les pays dont les entreprises sont peu corruptrices, on trouve successivement les Pays-Bas (8,8/10), la Suisse (8,8/10), la Belgique (8,7/10) et l'Allemagne (4e, 8,6/10). La Grande-Bretagne a obtenu 8,3/10, les États-Unis 8,1/10 et la France 8/10, ce qui les place respectivement 8e, 10e et 11e de ce classement. 

Le cas de la Chine

La Chine maintient ses 6,5/10 de 2008. Les compagnies chinoises n’hésitent en effet pas à encaisser ou à proposer des pots-de-vin. Les entreprises chinoises sont de plus en plus présentes dans le monde, et cette méthode inquiète Transparency International. Cette culture du bakchich impacte fortement les marchés internationaux dans lesquels elles investissent et excluent d’office la concurrence des entreprises plus éthiques. Les grandes victimes de cet export de la corruption sont les pays africains et ceux d'Europe de l'Est où les constructeurs chinois sont extrêmement dynamiques. Malgré tout, Transparency International constate des efforts de la part des pouvoirs publics chinois pour dissuader les firmes de toutes velléités de corruption. Pékin organise de vastes campagnes de prévention contre la corruption et inscrit cette lutte dans un cadre législatif. Pour l'ONG, il faudra maintenant assurer l’application et le respect de ces lois, notamment en faisant appel à la coopération internationale.

Les secteurs les plus touchés et les moins concernés

Les conclusions de l’étude révèlent également que la corruption sévit beaucoup dans le secteur de la construction et des travaux publics. Une tendance qui s’explique, car les contrats publics, de par leur importance et leur complexité, permettent une corruption en toute discrétion, ce qui entraîne malheureusement un pillage des ressources publiques. Sans compter que les normes de sécurité ne sont plus respectées. La corruption est également très présente dans les industries pétrolières et gazières, les services d'utilité publique et l'immobilier. Néanmoins, l'agriculture est encore à l’abri de toute tentative de corruption. D’après Transparency International, le montant des investissements à l’étranger des entreprises chinoises et russes a atteint 120 milliards de dollars. D’où l’ampleur de la situation et surtout l’urgence de régler les problèmes de corruption. Pour l’ONG, le G20 doit en faire sa priorité en engageant davantage de poursuites et en augmentant le budget affecté à la lutte contre la corruption.


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