Carnets de l'Economie

Les banques ne respecteraient pas leurs engagements vis à vis des clients fragiles




Aurélien Delacroix
24/10/2019

Les banques n'auraient pas tenu leurs engagements vis à vis des clients fragiles, selon 60 Millions de Consommateurs et l’Union nationale des associations familiales. Le résultat de leur enquête est « accablant ».


Bilan « accablant »

60 Millions de Consommateurs et l’Union nationale des associations familiales ont demandé à 104 clients en situation de grande difficulté (interdits bancaires, surendettement, frais d'incidents bancaires récurrents) de prendre rendez-vous avec leur conseiller bancaire afin de trouver une solution. 9% d'entre eux n'ont reçu aucune proposition de solution, 27% ont pu bénéficier d'un remboursement d'une partie de leurs frais (92 euros en moyenne). Mais 78% des interdits bancaires et des surendettés n'ont bénéficié d'aucun plafonnement « alors que ces personnes devraient automatiquement y avoir droit ». 

Enfin, 91% de ceux qui paient des frais d'incidents de plus de 40 euros par mois depuis trois mois et dont les revenus se situent entre 1 000 et 1 800 euros n'ont pas non plus eu accès au plafonnement. Les huit banques dans le collimateur (BNP-Baribas, la Banque Postale, Société Générale, LCL, Banques Populaires, Caisse d’Épargne, Crédit Mutuel et Crédit Agricole) se sont pourtant engagées en décembre dernier à plafonner leurs frais d'incidents bancaires à 25 euros pour les clients fragiles.

Les banques se défendent

Ce plafonnement n'est pourtant « pas mis en place pour l’immense majorité des clients noyés sous les frais pour incidents », juge 60 Millions de Consommateurs. Ce à quoi la Fédération bancaire française a répliqué que les engagements sont « tenus » : « 3,4 millions de clients fragiles financièrement, tels que définis par la loi, bénéficient d’un plafonnement mensuel de leurs frais d’incidents », indique les professionnels du secteur.

Du côté du gouvernement, on explique poursuivre les contrôles avec l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et la Banque de France, comme l'a précisé Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État à l'Économie. Il y aura des suites si les banques ne respectent pas leurs engagements.


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