Carnets de l'Economie

Le confinement a été synonyme de perte de revenus pour un quart des Français




Anton Kunin
21/10/2020

À la sortie du confinement, 23% des ménages faisaient part d’une situation financière dégradée, nous apprend une enquête de l’INSEE.


Les ménages pauvres ont vu leur situation financière se dégrader encore plus fortement

Alors que l’exécutif multiplie les déclarations sur les conséquences économiques néfastes qu’aurait un nouveau confinement, l’INSEE publie une enquête selon laquelle 23% des ménages ont vu leur situation financière se dégrader pendant le confinement de mars-mai 2020. Cette dégradation a été particulièrement forte pour les ménages dont les revenus étaient initialement faibles. Ainsi, parmi les 10% de ménages les plus pauvres (ceux dont le niveau de vie se situait en-dessous du premier décile), 35% ont fait part d’une dégradation de leur situation financière.

Par ailleurs, parmi les ménages qui ont perçu une détérioration de leur situation financière pendant le confinement, 42% déclaraient en mai 2020 que « leur situation financière est juste et qu’il faut faire attention » (contre 34% pour l’ensemble de la population). 27% disaient que leur situation financière était « difficile » (contre 11% pour l’ensemble de la population), et 7% qu’ils « ne pouvaient pas s’en sortir sans s’endetter » (contre 2% pour l’ensemble de la population).

Les familles avec enfants ont été particulièrement touchées par une dégradation de leur situation financière

Les ménages avec enfants sont plus nombreux à déclarer une dégradation de leur situation financière. C’est le cas de 33% d’entre eux, contre 18% des ménages sans enfant. Ce phénomène a trois explications. D’une part, de nombreux parents ont été obligés de prendre un arrêt de travail pour garde d’enfant, ils étaient donc indemnisés plus faiblement que s’ils travaillaient. Et ceux qui n’en ont pas pris ont été obligés de restreindre leurs horaires de travail pour assurer la garde de leur enfant, d’où une diminution du revenu. D’autre part, des dépenses nouvelles se sont ajoutées pour ces familles, en particulier les repas de l’enfant (alors qu’avant, il prenait ses repas à la cantine scolaire).

S’agissant des catégories socio-professionnelles, les artisans et les commerçants ont été les plus fortement touchés par la chute de l’activité, leurs établissements ayant fait l’objet de fermetures administratives. L’enquête de l’INSEE montre que plus de la moitié des indépendants ont vu leur situation financière se dégrader. Les ouvriers sont ensuite les plus affectés, avec 37% de ménages déclarant une perte de revenu.