Carnets de l'Economie

Le CAC 40 n'est plus français




26/08/2014

Le chiffre est tombé voici quelques semaines dans une assez large indifférence, et pourtant, il est significatif. Depuis cet été, les 40 entreprises françaises leaders - rassemblées dans le fameux indice CAC 40 - sont détenues à 50 % par des investisseurs étrangers.


Le CAC 40 n'est plus français
Fonds de pension, fonds d'investissement, fonds souverains, multinationales étrangères, détiennent l'immense majorité de ces 50 % d'actions. Le fonds souverain norvégien par exemple (600 milliards d'euros), se retrouve actionnaire de la plupart des grandes entreprises françaises. il détient ainsi plus de 2 % de Total, à tel point qu'il s'arroge le droit de vérifier si la société réalise bien certains forages dans des conditions qui lui agréent, en Afrique ! Ce n'est rien cependant à côté du premier actionnaire de Total, le fonds souverain du Qatar, qui rachète à tour de bras les hôtels mais aussi des PME dans des secteurs stratégiques, et s'invite au capital de LVMH, Vivendi ou Lagardère. 


Face à cette prise de contrôle lente des fleurons de l'industrie française - parfois, soutenue par le gouvernement, comme dans l'affaire GE-Alstom, pas ou peu de réaction possible. Les investisseurs français tentent de diversifier leur risque, en adossant des participations dans des entreprises... étrangères aux emprunts d'Etat français qu'ils doivent acquérir sous la contrainte. Quant aux petits porteurs, la fiscalité confiscatoire à laquelle sont soumises désormais les plus-values de cession d'actions cotées, en dehors des PEA, les ont fait fuir. Il a moitié moins de capitaux investis à la Bourse de Paris par des petits porteurs aujourd'hui qu'au début du XXIe siècle... 

Le PEA-PME, qui devait renverser la vapeur, a fait un bide : 60 % des sommes placées jusqu'ici ont profité à des entreprises... allemandes ! Autant dire que le redressement productif est loin d'être en marche...