Carnets de l'Economie

La formation des salariés a été quasiment mise à l’arrêt en 2020




Anton Kunin
07/09/2021

Crise sanitaire oblige, en 2020 les chefs d’entreprise se sont concentrés sur le maintien des capacités productives autant que possible, mettant à l’arrêt ou presque tous leurs efforts en matière de formation des salariés, nous apprend une étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), un think-tank placé sous la tutelle du ministère du Travail.


Les plans de formation mis entre parenthèses dans l’immense majorité des entreprises

Les chiffres officiels en attestent : en 2020, les salariés ont été particulièrement peu nombreux à bénéficier de formations. Pour une grande majorité des entreprises, maintenir l'activité et l'emploi ont été la priorité, faisant passer au second plan la formation. En effet, trois quarts des entreprises interrogées par le Céreq ont mis entre parenthèses leur plan de formation en 2020.

Même les périodes d’activité partielle ont été faiblement utilisées pour organiser des formations. La plupart des chefs d’entreprise interrogés par le Céreq ont déclaré n'avoir pas eu recours au dispositif dédié à la formation des salariés placés en activité partielle (FNE Formation). Ils ont même abandonné en 2020 toute idée d'organiser des campagnes d'information auprès de leurs salariés sur le compte personnel de formation (CPF) ou sur le conseil en évolution professionnelle (CEP).

Le sous-équipement en ordinateurs, un frein à la conduite de formations à distance

Les chiffres sont éloquents : fin 2020, seuls 16% des salariés des entreprises du secteur privé de plus de dix salariés ont accédé à la formation. Parmi eux, seuls 6% l’ont fait grâce à une convention FNE Formation. Et cela, même si les périodes de chômage partiel se prêtaient très bien à la conduite de formations à distance. D’après les chercheurs du Céreq, cela s’explique par le fait que les salariés n’étaient pas équipés d’ordinateurs pour suivre ces formations, et le coût de leur achat aurait dû être assumé par l’entreprise, ce que de nombreux chefs d’entreprise ont choisi de ne pas faire, surtout au sein des TPE/PME.

Quant aux centres de formation, la grande majorité d’entre eux ont souffert fortement en 2020. Les seuls à s’en être bien sortis ont été ceux qui étaient adossés à une entreprise. Ces derniers avaient majoritairement reçu de la part de leur entreprise cliente le soutien nécessaire afin d’éviter le dépôt de bilan.