Carnets de l'Economie

La compétitivité française en 2023 : un chemin semé d'embûches




Anton Kunin
06/02/2024

En 2023, la France a connu une amélioration relative de sa compétitivité et de ses échanges commerciaux extérieurs, sans toutefois retrouver les performances pré-pandémiques de 2019, constate le think-tank Rexecode dans sa dernière publication intitulée « La compétitivité française en 2023 ».


La France perd des parts de marché à l’exportation

Le dernier rapport de Rexecode révèle une réduction importante du déficit des échanges de biens, principalement grâce à la baisse du déficit énergétique, et une amélioration du taux de couverture des exportations sur les importations pour les biens manufacturés hors énergie. Cependant, malgré ces progrès, le déficit commercial de la France demeure très élevé en comparaison historique, soulignant les défis persistants pour l'économie française.

Le rapport met en lumière une amélioration notable par rapport à 2022, avec une réduction du déficit des échanges de biens de 66 milliards d'euros et une hausse de la part de la France dans les exportations de la zone euro. Toutefois, cette reprise s'inscrit dans un contexte de normalisation après les perturbations exceptionnelles de 2022, telles que la crise énergétique et les difficultés d'approvisionnement dans des secteurs clés comme l'aéronautique et l'automobile. Malgré une croissance des exportations en volume supérieure à celle du PIB, la situation de compétitivité de la France reste dégradée par rapport à 2019, avec un déficit sur les échanges en biens et services qui s'est creusé et une part des exportations dans la zone euro diminuée.

Les coûts élevés du travail et de la transition écologique plombent la compétitivité de la France

La dégradation de la compétitivité française est attribuée à plusieurs facteurs, dont une hausse des prix à l'exportation plus rapide que celle des autres pays européens et une compétitivité hors-prix jugée insuffisante. La faiblesse du commerce extérieur sur les produits manufacturés reflète un manque structurel de compétitivité de la base industrielle française, posant un défi majeur pour la réindustrialisation et la recherche d'une souveraineté industrielle. Les efforts récents pour améliorer l'attractivité semblent plafonner. Et malgré des mesures visant à réduire les prélèvements obligatoires sur les entreprises, la France reste confrontée à un coût du travail élevé et à des surcoûts liés à la transition écologique.

Face à ces défis, Rexecode recommande une nouvelle baisse massive des prélèvements nets sur les facteurs de production des entreprises, couplée à un recentrage des finances publiques vers le soutien à la production et à l'innovation. Cette stratégie vise à améliorer la compétitivité de la base industrielle française, essentielle pour le redressement économique du pays. Malgré les améliorations constatées en 2023, la France doit poursuivre ses efforts de réforme pour restaurer sa compétitivité sur le long terme, un enjeu crucial pour son avenir économique.