Carnets de l'Economie

La Poste : une dotation de 500 millions par an et un courrier ralenti




Paolo Garoscio
23/07/2021

Le groupe La Poste continue de subir de plein fouet le changement radical dans les habitudes des Français, qui n’envoient plus de lettres, préférant les e-mails et les messageries. Depuis 2018, les déficits s’enchaînent, et seules quelques opérations financières ont permis à La Poste de garder la tête hors de l’eau, difficilement. L’État a donc annoncé venir à sa rescousse.


500 millions d’euros par an dès 2022

Pixabay/jackmac34
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Le déficit de La Poste a atteint, en 2020, 1,3 milliard d’euros… et 2021 ne devrait guère permettre à l’entreprise d'effacer une partie de sa dette. Mais la France, comme tout autre pays dans le monde, ne peut se passer d’un service postal universel. Le gouvernement a donc annoncé, jeudi 22 juillet 2021, un plan pour aider La Poste.

Jean Castex, Premier ministre, a déclaré vouloir allouer une dotation d’un montant entre 500 et 520 millions d’euros par an à La Poste, et ce dès 2022 et en amont de la renégociation du contrat prévue pour 2023. Cette aide, toutefois, devra recevoir l’aval de la Commission européenne, comme toute aide d’État de ce type, pour des raisons de risques de distorsion de la concurrence.

Ralentir le courrier pour faire des économies

Mais le groupe La Poste ne va pas uniquement compter sur l’État pour redresser la barre : un nouveau plan, basé sur une nouvelle grille tarifaire et de services, a été annoncé pour fin 2022, et devrait entrer en vigueur en 2023. Le principe ? Ralentir le courrier pour réaliser des économies d’échelles.

Actuellement, les lettres disposent de trois types de timbres : les timbres rouges, prioritaires, distribués à J+1 ; les timbres verts, normaux, distribués à J+2 ; et les timbres gris, les moins chers et les plus lents, distribués à J+4. Les timbres verts devraient, en 2023, ne plus être distribués qu’à J+3, ce qui permettrait à La Poste de dégager des économies d’environ 400 millions d’euros par an.