Carnets de l'Economie

La Commission européenne enjoint la France à réduire ses dépenses publiques




Anton Kunin
22/11/2023

À l'approche de la nouvelle évaluation de la dette française par S&P, la Commission européenne exprime ses préoccupations quant aux dépenses publiques de la France, jugées excessives. Cette alerte intervient alors que l'UE réactive ses règles budgétaires strictes pour 2024, mettant en lumière les défis et les réponses du gouvernement français.


La France doit réduire ses dépenses publiques, insiste la Commission européenne

La Commission européenne a pointé du doigt la France, ainsi que la Belgique, la Croatie et la Finlande, pour leur risque de non-conformité aux recommandations budgétaires de l'UE. Ces pays sont invités à réduire leurs dépenses publiques pour respecter les plafonds de déficit et de dette publics fixés à 3% et 60% du PIB respectivement. Cette situation survient dans un contexte où les règles budgétaires européennes, assouplies durant la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine, seront réactivées dès janvier 2024.

Cependant, on ne peut pas dire que la France ne fait pas d’efforts. Confronté à une dette dépassant les 3.000 milliards d'euros, Bercy a présenté un projet de loi de finances pour 2024 visant à réaliser d'importantes économies. Ces économies proviendraient principalement de la fin de mesures exceptionnelles, comme le bouclier tarifaire pour l'électricité. Le gouvernement prévoit également des économies supplémentaires pour le budget 2025, renforçant son engagement à respecter les directives budgétaires européennes.

Les dépenses totales de l’État baissent pour la première fois depuis 2015

Malgré les avertissements, le ministère des Finances français reste donc confiant. Bercy assure que la France est sur la bonne voie pour réduire son déficit public à 4,4% du PIB en 2024, visant un retour à la limite de 3% d'ici 2027. L'endettement devrait rester stable, avec une première baisse des dépenses totales de l'État depuis 2015. Le commissaire à l'Économie de l'UE, Paolo Gentiloni, reconnaît d'ailleurs des progrès significatifs dans la gestion budgétaire de la France.

Étant donné ces réductions de dépenses imposées, Bercy table désormais sur une croissance plus modérée. Le gouvernement compte sur une croissance économique de 1% en 2023 et de 1,4% en 2024, espérant que cela réajustera les perspectives concernant les dépenses. Pour rassurer la Commission européenne, Bercy insiste enfin sur le respect historique de ses prévisions hors période de Covid-19.