Carnets de l'Economie

La Banque de France revoit à la hausse l’activité en juin 2020




Paolo Garoscio
07/07/2020

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, l’avait dit sur LCI le 5 juillet 2020 : la reprise se déroule un peu mieux que prévu, bien que cela ne signifie pas que la croissance soit au rendez-vous. La France est bel et bien en récession et l’année 2020 s’annonce historique en termes de crise économique. Mais juin 2020 apporte une petite bonne surprise.


La baisse du PIB moins importante que prévu

Les dernières estimations de la Banque de France, publiées le 6 juillet 2020, montrent que l’activité a chuté bien moins que prévu en juin 2020. Alors que l’institution s’attendait à une baisse du PIB de 12% pour le premier mois totalement déconfiné des Français, ces derniers semblent avoir entendu l’appel du gouvernement à relancer l’activité : la baisse du PIB n’aura été « que » de 9%.

La situation reste dramatique pour l’économie française, mais c’est un indicateur plutôt positif. La révision de l’activité en juin 2020 permet même à l’institution d’annoncer une chute du PIB pour le premier trimestre 2020, donc celui durant lequel s’est déroulée la majeure partie du confinement, à 14%... contre 15% initialement prévus.

Une crise qui va durer des années

La bonne nouvelle, selon les spécialistes, est venue du bâtiment et de l’industrie. « La reprise constatée par les chefs d'entreprise au mois de juin est plus forte qu'ils ne le prévoyaient il y a un mois, dans l'industrie comme dans les services et le bâtiment ». Une reprise plus forte qu’attendu, donc, qui s’ajoute à la reprise de la consommation portée par les près de 60 milliards d’euros économisés par les Français durant la période de confinement, grâce aux mesures du gouvernement et le chômage partiel.

Néanmoins, la crise va être historique. Le FMI estime qu’elle va détruire près de 12.000 milliards de dollars de richesse dans le monde. La Banque de France, elle, ne s’attend pas à ce que le PIB de l’Hexagone retrouve son niveau de fin 2019 avant mi-2022. Et, naturellement, si la très crainte « deuxième vague » du Covid-19 ne se concrétise pas.