Carnets de l'Economie

L'ex-PDG de Carrefour renonce à sa prime de 3,9 millions d'euros




Aurélien Delacroix
16/06/2018

Georges Plassat, l'ex-PDG de Carrefour, fait une croix sur les 3,9 millions d'euros qu'il devait toucher dans le cadre d'une clause de non-concurrence. La somme a provoqué une vive controverse avec les syndicats et le gouvernement.


Si l'ex-PDG de Carrefour renonce finalement à cette rémunération, il ne repart pas bredouille. L'assemblée générale des actionnaires du groupe de grande distribution a voté en faveur du versement d'une rémunération totale de 13,7 millions d'euros, qui contenait ces 3,9 millions en échange d'un engagement de non-concurrence. "En raison de l'incompréhension qui entoure les conditions financières de son départ", explique Carrefour, le groupe renonce à l'application de la clause de non-concurrence".

Finalement, le versement de l'indemnité de départ correspondante — soit 3,9 millions — n'aura pas lieu. Une manière d'apaiser la polémique qui grondait depuis plusieurs jours. Carrefour est en pleine restructuration et va supprimer 2 000 emplois, sans oublier la fermeture de plus de 240 magasins ex-Dia. Les syndicats s'étaient emparés de la question de la rémunération du dirigeant, et Bruno Le Maire avait déclaré à son tour son incompréhension. Selon le ministre de l'Économie, la somme versée à Georges Plassat était "incompréhensible et choquante". 

"Les anciens dirigeants de Carrefour ont laissé une situation très dégradée, cette situation a amené la nouvelle direction à prendre des mesures de restructuration qui vont se traduire par des pertes d'emplois et des fermetures de magasins", a déploré le locataire de Bercy. "On ne peut sanctionner cet échec par des rémunérations élevées et une telle prime de départ", expliquait-il aussi. Il a été entendu, tout comme il le sera par le Medef dont le code de bonne conduite concernant les rémunérations des patrons n'a pas été respecté par Carrefour.


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