Carnets de l'Economie

L'État soutiendra Air France quoi qu'il en coûte




Aurélien Delacroix
11/11/2020

Une fois de plus, l'État se dit prêt à soutenir Air France dans la période de crise actuelle. Les 7 milliards d'euros de prêts et d'aides déjà octroyés par le gouvernement ne suffiront peut-être pas.


La survie d'Air France est une question de souveraineté nationale

Pour Bruno Le Maire, la survie d'Air France est une question de souveraineté nationale. La France se doit « d'avoir [sa] propre compagnie aérienne nationale, et puis derrière il y a des dizaines de milliers d'emplois concernés », a estimé le ministre de l'Économie chez BFMTV. Il se dit aussi conscient que les 7 milliards d'euros du gouvernement ne suffiront peut-être pas. Mais Bercy se dit prêt à « soutenir notre compagnie aérienne nationale si besoin est ». Dans ce contexte, une renationalisation est-elle à l'ordre du jour ? Bruno Le Maire l'affirme, c'est non. Pour le moment.

« On n'en est pas là. Je ne pense pas forcément que ce soit l'option la meilleure pour le groupe », a-t-il affirmé. En revanche, il propose sa propre recette qui permettra à la compagnie aérienne de redécoller dans les meilleures conditions : « Il faut que le groupe gagne en compétitivité, il faut qu'il soit aux meilleurs standards internationaux ». En matière de contreparties, le gouvernement ne s'est guère montré très exigeant. Ainsi, le locataire de Bercy s'oppose à des taxations supplémentaires dans un secteur du transport aérien qui est « aujourd'hui en train de s'effondrer ».

Contreparties minimes

Mettre en place une nouvelle taxe, « ce n'est pas très rentable pour les comptes publics parce que ça ne rapporte pas grand chose et ensuite, c'est mettre un peu plus la tête sous l'eau le secteur », a-t-il précisé. Ben Smith, le patron d'Air France, peut donc être soulagé sur ce point. En revanche, la compagnie aérienne devra bel et bien fermer les lignes intérieures « dès lors qu'il existe une alternative par le train à moins de 2h30 ».

Bruno Le Maire a pris comme exemple la ligne de TGV Paris-Bordeaux qui mettent les deux métropoles à deux heures l'une de l'autre. Selon le ministre, on ne peut pas avoir une ligne à grande vitesse et un vol intérieur dans ce cas, ce n'est « pas cohérent », ce n'est « pas bon pour l'environnement, ce n'est pas bon pour les finances publiques ». Air France n'attend pas de retour à la normale avant au moins deux ans.


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