Carnets de l'Economie

L'État s'intéresse à la manne des renouvelables




Aurélien Delacroix
11/05/2022

Alors que le prix des énergies ne cesse de flamber, l'État pourrait en profiter en allant puiser davantage d'argent dans l'éolien et le solaire. Une mesure vise justement à déplafonner les versements réalisés par les producteurs.


De l'argent dans les caisses des renouvelables

Après avoir beaucoup investi dans les secteurs de l'éolien et du solaire, l'État pourrait finalement en profiter. Selon des chiffres de France Energie Eolienne (FEE), il y a 14,4 milliards d'euros sur deux ans que les pouvoirs publics pourraient économiser ou encaisser auprès des producteurs d'énergie renouvelable. Et cela tombe au bon moment, alors que le bouclier tarifaire coûte extrêmement cher : 20 milliards d'euros cette année.

L'État a certes accompagné les entreprises des énergies renouvelables via des tarifs d'achat garantis ou des compléments de rémunération, mais maintenant, « ce système permet de redistribuer les fruits de la transition énergétique à la population », explique Michel Gioria, délégué général de FEE. Le secteur est tenu de reverser le trop-perçu de leurs recettes dès lors que les tarifs du marché dépassent un seuil fixe. Cela revient à 3,3 milliards d'euros en 2021, 5,1 milliards en 2022, plus 6 milliards de recettes (3,7 milliards pour l'éolien).

Relèvement du plafond

Il y a là une manne dans laquelle l'État a bien l'intention de piocher, selon Les Échos. La Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) a ainsi annoncé un « déplafonnement unilatéral » des contrats solaires et éoliens qui plafonnaient jusqu'à présent les montants que les entreprises de ces deux secteurs devaient reverser aux finances publiques. La période visée court du 1er avril au 31 décembre de cette année, mais le dispositif pourrait être reconduit.

Les surprofits dans les renouvelables pourraient atteindre 3 milliards d'euros dans les trois ans à venir. Pas de quoi financer entièrement le bouclier tarifaire, mais largement de quoi soulager les caisses de l'État en quête d'argent pour éviter aux Français de payer de pleine fouet la hausse des prix de l'énergie.









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