Carnets de l'Economie

Kodak : le prix d’une seconde chance




La Rédaction
02/01/2013

Géant historique de la photographie, Kodak a commencé à éprouver en 2012 des difficultés financières majeures. À l’issue d’une année de péripéties, l’entreprise s’est finalement résignée à brader son patrimoine technologique. Pour survivre, Kodak n’a en effet eu d’autre solution que de céder l’intégralité de son portefeuille de brevet.


Kodak : le prix d’une seconde chance
Fondée en 1881 par George Eastman, Kodak fêtait son 131e anniversaire en 2012. Cette même année a également marqué d’une pierre noire l’histoire de la firme de Rochester. L’année 2012 est en effet celle où Kodak a été déclarée en faillite. Après plusieurs milliers de suppressions d’emplois, la firme est contrainte de cesser sa production d’appareils photo. Kodak a ainsi payé au prix fort son entrée tardive sur le marché de la photographie numérique.
 
Bien qu’ayant déposé le premier brevet concernant la photographie numérique, Kodak ne commercialisa son premier appareil photo numérique qu’en 2003, alors que les ventes d’argentiques étaient déjà dépassées par les appareils de nouvelle génération. À l’issue de plus d’un siècle d’existence, Kodak se retrouve alors en grande difficulté. Après un dépôt de bilan en janvier 2012, le doute n’est plus permis : le géant américain de la photo est désormais hors compétition. Ce sont ses concurrents qui récupéreront ses parts de marchés.
 
L’entreprise s’est trouvée en manque de liquidité dès 2008. En 2012, Kodak est placée sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. La firme se voit alors proposer d’être refinancée, à condition de trouver le moyen de dégager 500 millions de dollars. Kodak est donc acculée : il lui faut se séparer de ses brevets. L’entreprise détient un peu plus de 1000 titres de propriété intellectuelle et elle espérait en tirer plus de 2,5 milliards de dollars début 2012.
 
Mais ce qui devait arriver arriva : loin de se précipiter pour acquérir ces brevets, les acheteurs se sont faits rares et ont attendu que Kodak baisse ses prix pour se porter acquéreurs. Face à la pression financière, Kodak a naturellement cédé : la compagnie a accepté de céder ses brevets pour à peine plus de 520 millions. C’est tout juste de quoi bénéficier du refinancement qu’on lui avait promis plus tôt. Parmi les acheteurs, on trouve bien sûr les forces montantes du marché de la photographie numérique et de la téléphonie : Fujifilm, Apple, Microsoft, Google, Samsung ou encore HTC.
 
Malgré les déboires et les déceptions, Kodak devrait donc être en mesure de remettre les compteurs à zéro à l’issue du premier semestre 2013. Avec l’aide des banques et de fonds générés par la vente de son portefeuille de brevet, la firme s’apprête à écrire une nouvelle page de son histoire. Mais il est d’ores et déjà certain que celle-ci sera radicalement différente de celle qui a vu le nom de Kodak devenir synonyme de leader de l’industrie de la photographie.