Carnets de l'Economie

Hydrogène : une gigafactory de piles à combustible en France




Aurélien Delacroix
06/12/2023

L'inauguration de la nouvelle giga-usine de piles à combustible à Lyon marque un tournant majeur dans le secteur de l'hydrogène. Cette initiative conjointe de Michelin, Forvia, et Stellantis symbolise l'engagement de la France dans la transition énergétique.


Une capacité de production ambitieuse

Au sud de Lyon, Michelin, Forvia, et Stellantis (regroupés au sein de la coentreprise Symbio) ont récemment la « SymphonHy », une gigafactory de piles à combustible d'une envergure sans précédent en Europe. Cette usine, située dans la zone industrielle de Saint-Fons, près de Lyon, emploie 700 personnes et vise une production annuelle de 15.000 systèmes à hydrogène d'ici 2024, avec l'objectif d'atteindre 50.000 unités par an à l'horizon 2026. La demande pour ces systèmes est encore naissante, mais l'usine compte déjà une vingtaine de clients, démontrant l'intérêt croissant pour cette technologie.

L'État français joue un rôle clé dans ce projet, il a en effet contribué à hauteur de 600 millions d'euros dans le cadre d'un plan européen de subventions. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a souligné lors de l'inauguration l'importance de cette usine pour l'emploi, l'environnement, et la souveraineté énergétique française. En outre, Symbio envisage d'élargir son empreinte avec l'ouverture d'une usine en Alsace en 2024, destinée à la fabrication de plaques bipolaires, et projette une autre giga-usine en France pour 2028. Une expansion en Californie est également à l'étude pour répondre aux besoins du marché américain.

Le potentiel des piles à combustible

Le système hydrogène promet une alternative viable aux batteries électriques. Stellantis, leader européen des utilitaires, a déjà livré des véhicules équipés de cette technologie, comme une camionnette Opel offrant 400 kilomètres d'autonomie. Bien que coûteux actuellement, avec des prix dépassant 100.000 euros, une baisse significative est attendue grâce à la production en série de modèles Peugeot, Opel, et Citroën. Selon Patrick Koller, directeur de Forvia, le coût des systèmes hydrogène pourrait être inférieur à celui des batteries électriques d'ici 2030.

Pour concrétiser cette transition, un soutien financier continu des États européens est crucial. Carlos Tavares, directeur général de Stellantis, a appelé à un soutien à l'achat d'au moins 30.000 euros par véhicule pour les cinq prochaines années. Parallèlement, la France prévoit d'investir 7,2 milliards d'euros d'ici 2030 pour augmenter sa production d'hydrogène décarboné. L'objectif est d'atteindre une production annuelle de 600 kilotonnes.


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