Carnets de l'Economie

Guerre en Ukraine : les pays européens apparaissent très impactés




Anton Kunin
04/05/2022

Les ondes de choc provoquées par la guerre en Ukraine s’étendent bien au-delà des frontières des belligérants. Aucun pays du monde ne semble plus épargné, peut-on conclure à la lecture de la dernière étude de la Coface intitulée « Guerre en Ukraine : Beaucoup de (gros) perdants, peu de (vrais) gagnants ».


En Europe orientale et centrale, l’inflation bat des records

Si les répercussions de la guerre russo-ukrainienne touchent l’ensemble du monde, c’est sur le continent européen, en particulier en Europe centrale et orientale, qu’elles sont les plus prononcées. En mars 2022, l’Estonie, la Lituanie, la République tchèque, la Pologne et la Roumanie ont toutes enregistré une inflation supérieure à 10%. La Lituanie est par ailleurs lourdement impactée dans le sens où, avant la guerre, les importations en provenance de Russie constituaient 15% de son PIB.

En réponse à cette inflation galopante, les banques centrales tchèque et roumaine ont relevé leurs taux directeurs de 50 points de base, la banque centrale hongroise de 200 points et la banque centrale polonaise de 175 points.

L’Allemagne est particulièrement mal préparée à l’embargo européen sur le gaz russe

Plus près de nos frontières, l’économie allemande est très impactée, en particulier son industrie automobile, chimique et métallurgique à cause d’une perturbation des chaînes d’approvisionnement, de pénurie de matières premières et des prix de l’énergie en forte hausse.

Certains pays, comme l’Espagne et les Pays-Bas, devraient faire face à une inflation encore plus prononcée, en particulier dans le domaine de l’énergie. Il faut savoir qu’en Espagne, la moitié des ménages détiennent des contrats d’approvisionnement en gaz dont les prix sont indexés sur les cours de marché, tandis que 71% des ménages néerlandais utilisent le gaz pour le chauffage. Toujours dans le domaine du gaz, l’Allemagne se trouve dans une situation particulièrement difficile puisque ce pays ne possède aucun terminal GNL. Le pays a certes le projet d’affréter des terminaux GNL flottants, dont les deux premiers début 2023, mais ils ne compenseront que peu les volumes perdus à cause de l’embargo sur le pétrole russe, et les terminaux en construction ne seront opérationnels qu’en 2026.
 


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