Carnets de l'Economie

Factures payées en retard : la dette des ménages atteindrait 1 milliard d'euros




Anton Kunin
04/08/2020

La dette des ménages résultant des retards de paiement des factures d’opérateurs de téléphonie mobile et de fournisseurs d’énergie atteindrait 1 milliard d’euros, estime le cabinet Bearing Point.


Un manque de discipline qui a de lourdes conséquences pour les fournisseurs

1 milliard d’euros : c’est le montant total que les Français auraient dû régler à leurs fournisseurs d’énergie et opérateurs de téléphonie mobile, mais qu’ils ont préféré garder pour eux. Ce chiffre a été obtenu par le cabinet Bearing Point grâce à un sondage sur la propension à payer les factures en retard, puis une projection des budgets moyens par postes de dépense des Français.

Selon ce sondage Ipsos pour Bearing Point, environ 1% des Français paieraient donc régulièrement leurs factures en retard. Même si cette donnée peut paraître faible, étant donné que la France compte 28,5 millions de ménages, et compte tenu des budgets moyens pour l’énergie et la téléphonie, on arrive vite à 1 milliard d’euros.

Les ménages modestes ne sont pas les pires payeurs

Et le 1% ne correspond qu’aux personnes qui se permettent régulièrement des retards dans le paiement des factures. En cumulant les retardataires réguliers et occasionnels, on observe que 12% des Français ont déjà payé une facture en retard. Selon les spécialistes de Bearing Point, ce constat s’explique par une mauvaise perception du retard de paiement. En effet, 30% des clients ne se considèrent en retard qu’après avoir reçu une ou plusieurs relances ou lorsque leur opérateur menace de couper leur accès au service souscrit. En plus, 15% des Français estiment qu’on puisse quitter un fournisseur en laissant une dette.

Paradoxalement, les foyers modestes ne sont pas ceux qui cumulent le plus de retards. Le sondage révèle que les foyers aux revenus moyens et aisés sont beaucoup plus négligents que la moyenne dans la gestion de leurs factures. Ainsi, 47% des ménages les plus aisés considèrent un retard de paiement comme accessoire. Cela s’explique probablement par une peur plus prononcée chez les ménages modestes qu’une facture payée en retard puisse entraîner une coupure de service : 41% d’entre eux sont de cet avis, contre seulement 31% des foyers aisés.