Carnets de l'Economie

Devant la justice, Uber clame à nouveau l’indépendance de ses chauffeurs




Anton Kunin
30/10/2018

C’est une bataille judiciaire qui dure depuis la rentrée 2016, et qui pourrait avoir des répercussions pour les travailleurs « ubérisés » aux quatre coins du monde. En effet, c’est le 31 octobre 2018 que se clôture, au Royaume-Uni, le procès en appel des chauffeurs Uber qui tentent d’obtenir la reconnaissance de leur statut d’employés.


Uber dénonce l’« incompréhension fondamentale » de sa manière de fonctionner

Des salariés, Uber essaie d’en avoir le moins possible, et l’obligation de recruter sous ce statut ne serait-ce que dans un seul pays porterait un coup non négligeable à son modèle. Mais c’est précisément ce qui pourrait se passer si la justice britannique donne raison à James Farrar et Yaseen Aslam, deux chauffeurs syndicalistes qui tentent de faire reconnaître leur statut d’employés d’Uber. Lors de l’audience précédente, en novembre 2017, le tribunal a estimé que tout chauffeur ayant lancé l’application d’Uber devenait de ce fait son employé, et avait donc droit à tous les avantages prévus par ce statut.

Pour Uber, qui est sorti perdant des deux audiences précédentes dans le cadre de ce procès, ces défaites étaient dues à l’« incompréhension fondamentale de notre manière de fonctionner ». « Nous estimons avoir raison sur ce point-là. Mais parfois nous sommes obligés d’aller devant la justice pour prouver que nous avons raison », a réagi un porte-parole de la firme américaine.

Pour Uber, les chauffeurs tiennent à leur indépendance

Uber a récemment publié une étude co-écrite avec des professeurs de l’Université d’Oxford, dans laquelle il est affirmé que l’indépendance des chauffeurs de taxi était la règle dans le secteur longtemps avant l’arrivée d’Uber, et qu’ils tiennent à leur liberté de choisir s’ils veulent prendre le volant, quand et où. « Si les chauffeurs acquièrent le statut d’employés, ils perdront inévitablement une partie de leur liberté, ainsi que la souplesse inhérente au fait d’être son propre patron », a prévenu Alex Belardinelli, le directeur communication d’Uber pour l’Europe du nord et l’Europe de l’est.

Les adhérents à l’Union des travailleurs indépendants de Grande-Bretagne, le syndicat majoritaire des métiers « ubérisés » outre-Manche, ne sont visiblement pas de cet avis. Le 30 octobre 2018, ils sont descendus dans la rue dans ce qu’ils appellent « la plus grande manifestation jamais organisée » par les travailleurs freelances.










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