Carnets de l'Economie

Des think tanks voient le jour au Maroc




La Rédaction
24/05/2012

Les printemps arabes attirent l’attention sur des pays contraints d’évoluer au risque de l’implosion. Enrichir le débat, préparer la nécessaire évolution des politiques publiques grâce à la réflexion d’experts reconnus, telle est la fonction essentielle d’un think tank. Au Maroc, ils répondent à ces objectifs avec diversité et autorité.


Des think tanks voient le jour au Maroc
Les premiers think tanks marocains voient le jour dans les années 1990. Ainsi, le Centre d’Etudes et de Recherches en Sciences Sociales qui regroupe des universitaires marocains se propose d’accompagner la démocratisation du royaume. Très marqué par son origine académique, il est dirigé par Abdallah Saaf, qui sera ministre de l’Éducation en 1998 et en 2002. Ce véritable laboratoire de réflexion livre un rapport annuel qui fait autorité. En 2009, il se classe 22ème sur la liste annuelle des think tanks de l’université de Pennsylvanie pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du nord. Il est membre de plusieurs réseaux internationaux et notamment de l’Arab Reform Initiativ.

Toujours parmi ces vétérans des centres de réflexion du royaume chérifien, la fondation Abderrahim Bouabid pour les sciences et la culture se positionne clairement à gauche. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une véritable fondation créée à l’origine pour gérer le patrimoine d’un des fondateurs de l’Union socialiste des forces populaires. Par la suite, elle s’implique dans la réflexion avec deux cercles, l’un politique et l’autre économique. Leurs travaux font autorité et sont bien souvent accompagnés de « recommandations ». En particulier en décembre 2011, la fondation a mis en exergue les « 11 mesures d’urgence » que devrait prendre le nouveau gouvernement pour restaurer la confiance.

L’Institut Amadeus de Brahhim Fassi Fihri a acquis en quelques années une visibilité indéniable. Son objectif est de démontrer que le Maroc est une terre de débats, d’idées, ouverte à la modernité. Cette image moderniste est aussi celle de l’Institut. Il organise chaque année le Forum Medays qui réunit chercheurs, politologues, économistes, experts, autour des problématiques des pays du sud méditerranéen. Indépendant de tout parti, Brahim Fassi Fihri clame son indépendance politique, mais également son indépendance de ton. Financé uniquement par le secteur privé, il publie un rapport annuel et des analyses thématiques. Très présent sur la scène marocaine avec des conférences, et des débats, l’Institut Amadeus propose lui aussi ses « recommandations ».

Plus orienté vers les évolutions sociologiques, le Centre d’études sociales économiques et managériales, de Driss Ksikes, est une émanation de la business school la plus renommée du Maroc : l’Institut des Hautes Etudes en Management. Depuis sa création en 2007 le CESEM propose des études et des enquêtes, sur la réalité sociale et économique marocaine. Son think tank regroupe 25 experts reconnus. Ainsi au Maroc, des think tanks crédibles et reconnus, œuvrent pour la modernisation des politiques publiques. De nombreuses structures plus réduites enrichissent également ce travail de réflexion. Au Maroc, le débat est ouvert.


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