Carnets de l'Economie

Crédits immobiliers : les conditions d’octroi se durcissent




Anton Kunin
19/04/2022

Alors que l’offre de maisons se raréfie, les banques aussi mettent les bâtons dans les roues des candidats à la propriété, révèle le courtier en crédits immobiliers Vousfinancer.


La plupart des banques ont durci les conditions d’octroi de prêts

C’est du jamais vu sur le marché immobilier : entre fin 2019 et début 2022, l’offre de maisons s’est rétrécie de 22% en France, révélait récemment le groupe SeLoger. Le marché immobilier est très tendu certes, et les biens proposés à la vente partent vite et le plus souvent au prix, toujours est-il qu’un tel rétrécissement de l’offre relève du jamais vu. Et comme on pouvait s’y attendre, cet assèchement des stocks de maisons s’accompagne d’une forte hausse de leurs prix de vente.

Mais les difficultés pour les candidats à la propriété ne s’arrêtent pas là. Comme le révèle le courtier en crédits immobiliers Vousfinancer, depuis début mars 2022 environ, les banques sont plus attentives à la qualité des dossiers de prêt. D’après un sondage interne réalisé par Vousfinancer auprès de ses 200 agences à travers la France, 70% des courtiers Vousfinancer ont constaté un durcissement dans la façon d’étudier les dossiers de crédits, essentiellement concernant l’apport personnel mais aussi l’épargne après projet, afin de permettre aux emprunteurs de faire face à d’éventuelles dépenses imprévues.

En plus de l’apport personnel, les banques demandent de l’épargne

« Les banques demandent actuellement toutes systématiquement de l’apport personnel, au moins 10% du montant du bien, et une épargne après opération qui ne sera pas mise dans le projet, mais servira à éviter la souscription d’un crédit à la consommation en cas de dépenses imprévues, comme des travaux de toiture ou l’achat d’une 2ème voiture, en limitant ainsi le risque de surendettement ou de non remboursement du crédit », fait savoir Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer. La somme demandée représente en général à 4 à 6 mensualités de prêt.

Par ailleurs, 60% des courtiers confient que les banques sont désormais plus exigeantes sur le reste-à-vivre, afin de permettre aux emprunteurs de pouvoir faire face notamment à la hausse des dépenses d’énergie, du carburant et globalement à l’inflation. Dernière nouveauté : les banques veillent désormais à la distance entre le futur bien et le lieu de travail. Un éloignement trop important de la future maison peut jouer en défaveur des futurs propriétaires, donnant à la banque une raison de plus de refuser le dossier.