Carnets de l'Economie

Crédit immobilier : moins de demandes et plus de refus




Anton Kunin
01/09/2020

Crise économique oblige, le crédit immobilier a quelque peu ralenti sur les huit premiers mois de 2020, mais sans que ce ralentissement soit catastrophique. Toujours est-il que de plus en plus de candidats à l’acquisition se voient opposer un refus à leur demande de prêt.


Crédits immobiliers : un impact certain mais somme toute limité

Pas d’effondrement pour les crédits immobiliers ! Malgré la crise sanitaire et la crise économique qui s’en est suivie, le marché a su traverser le confinement et limiter les dégâts, nous apprend le réseau de courtiers en crédits immobiliers Meilleurtaux. Hors période de confinement, de janvier à août 2020 la baisse des demandes a été de 18% comparé à la même période en 2019, ce qui peut être interprété comme une baisse limitée quand on connaît l’ampleur de l’impact de l’épidémie sur l’ensemble de l’économie française.

En somme, en 2020 le marché du crédit immobilier a fait du yo-yo. Témoignage d’un effet de rattrapage après le confinement, en juin 2020 les demandes ont connu une hausse de 30% comparé à juin 2019. L’avenir lui aussi reste incertain : au sein du réseau Meilleurtaux, les mois d'été et notamment août enregistrent une baisse des demandes d'acquisitions par rapport à 2019. « Les questions sont multiples concernant le bilan à venir sur l'année 2020 » précise Mael Bernier, « Pour le quatrième trimestre, les incertitudes sont grandissantes face à une épidémie qui reste très présente. Il est encore difficile d'avoir une idée de l'impact économique réel pour les entreprises, qui vont devoir licencier », prévient Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux, qui émet des doutes quant au maintien du volume de candidats à l’acquisition.

Des dossiers de moins bonne qualité et plus de refus

Actuellement, le marché se caractérise par une forte présence d'emprunteurs à faible épargne et à bas revenus. Ainsi, au sein du réseau Meilleurtaux, 37% des acquéreurs ont moins de 5% d'apport. Et cela se comprend quand on sait que 50% des demandeurs de crédit ont moins de 35 ans. Mais, problème : une moindre solvabilité, c’est aussi une plus grande chance de se voir opposer un refus ou se voir proposer un taux trop élevé, qui dépassera le taux d’usure.

Rappelons que le taux d’usure est le taux maximum que les banques sont autorisées à appliquer aux crédits. Cette règle est censée protéger les emprunteurs des taux abusifs. Le taux d’usure est calculé tous les trois mois et est publié au Journal Officiel. Au troisième trimestre 2020, il est de 2,07%. Au troisième trimestre 2020, 16% des dossiers déposés chez Meilleurtaux ont été recalés pour dépassement du taux d’usure… contre seulement 9% au quatrième trimestre 2019.










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