Carnets de l'Economie

Consommation mondiale de pétrole : l’OPEP compte sur une hausse, à rebours de l’AIE




François Lapierre
11/07/2025

Cette croissance est essentiellement tirée par la demande issue des pays non membres de l’OCDE, portée par la démographie, la motorisation, l’urbanisation et l’essor industriel, en particulier en Asie, en Afrique et en Amérique latine.


Pétrole : hausse de la consommation et du raffinage

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a publié, le 10 juillet 2025, ses nouvelles perspectives énergétiques à horizon 2050. Le rapport confirme une progression continue de la consommation mondiale de pétrole, qui atteindrait 123,2 millions de barils par jour (mb/j) d’ici le milieu du siècle, contre 103,7 mb/j enregistrés en 2024. Soit une augmentation absolue de 19,5 mb/j (+18,8 %).

L’OPEP anticipe en parallèle une hausse des besoins de capacités de raffinage, qui devront passer de 101,8 mb/j en 2024 à 121,3 mb/j à l’horizon 2050, afin de répondre à la demande et d’assurer la sécurité d’approvisionnement. L’organisation évoque la nécessité d’investissements constants pour maintenir les infrastructures existantes, en développer de nouvelles dans les régions à forte croissance, et adapter les capacités aux évolutions des normes environnementales et des carburants.
Les données fournies par l’OPEP mettent en évidence une évolution contrastée entre :
  • Les économies matures : baisse progressive de la demande, substitution partielle du pétrole par l’électricité, développement de carburants alternatifs (hydrogène, biocarburants).
  • Les économies émergentes : dynamique de croissance continue, dominée par le transport routier, l’industrie lourde, et une accessibilité encore incomplète aux sources alternatives.
Cette hétérogénéité constitue une variable déterminante pour les groupes pétroliers, les investisseurs en infrastructures, et les acteurs de la chaîne logistique (maritime, stockage, transport terrestre).

Une vision à contre-courant des scénarios climatiques

L’OPEP assume une position délibérément divergente des trajectoires climatiques fixées par les institutions internationales. Elle conteste la faisabilité technique et politique d’une sortie accélérée du pétrole à horizon 2040-2050. Le rapport insiste sur le rôle structurel de l’or noir dans le mix énergétique global, y compris dans un contexte de transition.
Dans son World Energy Outlook 2024, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit un plafonnement de la demande pétrolière à environ 103 mb/j entre 2029 et 2032, suivi d’un lent déclin. Dans le scénario de politiques inchangées (STEPS), la demande atteindrait 92 mb/j en 2050. Le scénario NZE (neutralité carbone) prévoit quant à lui une contraction jusqu’à 60 mb/j dès 2040.
La comparaison montre une différence d’approche stratégique. L’AIE base ses projections sur une montée en puissance des politiques climatiques et des technologies bas carbone. L’OPEP, de son côté, se concentre sur les besoins effectifs de consommation, en tenant compte des contraintes financières et industrielles.










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