Carnets de l'Economie

Climat : les banques ne se détournent pas du pétrole et du gaz




Paolo Garoscio
14/05/2024

Malgré les appels croissants pour un virage vers des investissements plus durables, les banques du monde entier continuent d’investir massivement dans les industries émettrices de CO2 comme l’exploitation de pétrole et de gaz. Les banques françaises ne font pas exception.


Les banques investissent massivement dans le carbone

D'après le rapport "Banking on Climate Chaos" de 2024, publié par les ONG le 14 mai 2024 les institutions financières ont prêté, émis des actions ou des obligations pour près de 706 milliards de dollars au profit des industries pétrolières, gazières et charbonnières en un an en 2023. Un montant en légère baisse mais toujours très élevé, alors que ces industries sont néfastes pour la planète et le climat.

Les banques américaines et japonaises dominent ce financement, selon les ONG, mais les banques françaises comme BNP Paribas, Crédit Agricole, Société Générale et BPCE ne sont pas en reste, ayant contribué à hauteur de 40 milliards de dollars. D’autres banques françaises financent les industries pétrolières, mais en une mesure largement inférieure, les quatre banques suscitées représentant 99% des investissements français.

Prioriser le climat au rendement

Les raisons qui sous-tendent ces investissements massifs dans les énergies fossiles varient. Principalement, elles se justifient par la recherche de rendements financiers attractifs à court terme. D’autres évoquent la nécessité de conserver une partie d’investissements dans les industries polluantes pour rendre plus fluide la transition énergétique.

Les critiques à l'égard des banques proviennent principalement des ONG environnementales comme Greenpeace, Reclaim Finance et la Rainforest Action Network. Ces organisations dénoncent un double jeu où les banques s'engagent publiquement pour le climat tout en continuant de soutenir des industries hautement polluantes. Les ONG soulignent que ces investissements compromettent les objectifs de l'Accord de Paris, visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C et qui paraissent de plus en plus inatteignables.