Aéronautique et spatial : affirmer le leadership technologique européen au Vietnam
Le contrat emblématique de cette visite d'Emmanuel Macron au Vietnam demeure la commande de 20 Airbus A330-900 par la low-cost vietnamienne VietJet, valorisée à environ 5,9 milliards d’euros selon les prix catalogue. L’opération consolide la part de marché d’Airbus au Vietnam – déjà estimée à 86% – et confirme l’enracinement du constructeur dans la région à travers un soutien logistique local accru.
En parallèle, Airbus Defence and Space a signé une déclaration d’intention sur les satellites d’observation terrestre, orientée vers le transfert de technologies et le développement capacitaire du Vietnam. Ce segment, traditionnellement verrouillé par les puissances spatiales régionales, est stratégique pour la surveillance environnementale, l’agriculture de précision et la sécurité maritime.
En parallèle, Airbus Defence and Space a signé une déclaration d’intention sur les satellites d’observation terrestre, orientée vers le transfert de technologies et le développement capacitaire du Vietnam. Ce segment, traditionnellement verrouillé par les puissances spatiales régionales, est stratégique pour la surveillance environnementale, l’agriculture de précision et la sécurité maritime.
Nucléaire civil et santé : la France positionne ses filières critiques
La relance de la coopération dans le nucléaire civil s’inscrit dans le cadre du JETP (Just Energy Transition Partnership) et s’aligne sur les ambitions de Hanoï en matière de neutralité carbone. Le choix du Vietnam pour redéployer un savoir-faire français en amont du cycle nucléaire n’est pas anodin : il vise à créer une interdépendance technologique dans un secteur où la Chine et la Corée du Sud progressent rapidement.
Dans le domaine sanitaire, Sanofi a initié un partenariat de production vaccinale avec les autorités vietnamiennes. Au-delà de la simple externalisation industrielle, l’accord envisage des synergies en R&D locale et en biotechnologies. La stratégie repose sur une logique de décentralisation productive en Asie, pour atténuer les vulnérabilités post-Covid dans les chaînes d’approvisionnement pharmaceutiques.
Dans le domaine sanitaire, Sanofi a initié un partenariat de production vaccinale avec les autorités vietnamiennes. Au-delà de la simple externalisation industrielle, l’accord envisage des synergies en R&D locale et en biotechnologies. La stratégie repose sur une logique de décentralisation productive en Asie, pour atténuer les vulnérabilités post-Covid dans les chaînes d’approvisionnement pharmaceutiques.
Infrastructures et logistique : offensive de long terme dans les corridors commerciaux
L’axe infrastructurel de cette visite se matérialise par un accord de coopération ferroviaire centré sur la modernisation du réseau vietnamien. Il mobilisera plusieurs groupes français d’ingénierie ferroviaire et s’accompagnera de services d’ingénierie de données, maintenance prédictive et signalisation numérique.
Autre pilier logistique : CMA CGM s’est engagé à investir 527 millions d’euros dans le développement d’un terminal portuaire à Hai Phong, nœud stratégique du commerce transpacifique. Cette opération s’inscrit dans la compétition larvée entre opérateurs portuaires internationaux, avec une ambition assumée : faire du Vietnam une plaque tournante logistique alternative aux ports saturés du delta du Yangzi.
Autre pilier logistique : CMA CGM s’est engagé à investir 527 millions d’euros dans le développement d’un terminal portuaire à Hai Phong, nœud stratégique du commerce transpacifique. Cette opération s’inscrit dans la compétition larvée entre opérateurs portuaires internationaux, avec une ambition assumée : faire du Vietnam une plaque tournante logistique alternative aux ports saturés du delta du Yangzi.
Cybersécurité et défense : vers une architecture bilatérale de résilience stratégique
Moins visibles mais tout aussi structurants, les volets sécuritaires de cette visite concernent la cybersécurité, la lutte antiterroriste et la coopération militaire. Le Vietnam, confronté à des risques croissants de cyberattaques étatiques et d’espionnage industriel, voit dans la France un allié technologique disposant de standards OTAN compatibles.
Ces accords anticipent aussi une montée en puissance des tensions régionales : contrôle des routes maritimes, dissuasion électronique, sécurité des infrastructures critiques. La logique est claire : construire une souveraineté numérique vietnamienne adossée à un socle technologique européen.
Ces accords anticipent aussi une montée en puissance des tensions régionales : contrôle des routes maritimes, dissuasion électronique, sécurité des infrastructures critiques. La logique est claire : construire une souveraineté numérique vietnamienne adossée à un socle technologique européen.
Emmanuel Macron, catalyseur d’une diplomatie économique repensée
L’approche d’Emmanuel Macron au Vietnam s’écarte des codes traditionnels de la diplomatie commerciale. En misant sur la convergence des intérêts industriels et géostratégiques, l’Élysée entend repositionner la France comme puissance de connectivité, capable d’offrir aux économies émergentes une alternative non intrusive aux modèles américain et chinois.
Le président français a martelé ce positionnement lors de son allocution conjointe avec son homologue vietnamien Luong Cuong : « C’est bien une nouvelle page qui s’écrit entre nos deux pays […] une volonté d’écrire une page encore plus ambitieuse de la relation entre le Vietnam et la France, entre l’Asean et l’Union européenne ».
Ce déplacement n’a pas simplement généré des contrats. Il a produit une matrice : celle d’un modèle d’influence française dans les économies émergentes, combinant savoir-faire industriel, projection diplomatique et stratégie d’ancrage régional. À l’heure où le Vietnam redéfinit ses partenariats extérieurs sous la pression sino-américaine, la France a su proposer autre chose qu’un discours : un portefeuille.
Le président français a martelé ce positionnement lors de son allocution conjointe avec son homologue vietnamien Luong Cuong : « C’est bien une nouvelle page qui s’écrit entre nos deux pays […] une volonté d’écrire une page encore plus ambitieuse de la relation entre le Vietnam et la France, entre l’Asean et l’Union européenne ».
Ce déplacement n’a pas simplement généré des contrats. Il a produit une matrice : celle d’un modèle d’influence française dans les économies émergentes, combinant savoir-faire industriel, projection diplomatique et stratégie d’ancrage régional. À l’heure où le Vietnam redéfinit ses partenariats extérieurs sous la pression sino-américaine, la France a su proposer autre chose qu’un discours : un portefeuille.