Voitures thermiques : pourquoi l’échéance 2035 pourrait être repoussée



La rédaction
05/12/2025

La perspective d’une interdiction de la vente des voitures thermiques en 2035 en Europe vacille. Sous la pression de gouvernements, de constructeurs, et face à des défis industriels et économiques, le calendrier pourrait être repoussé — voire profondément modifié.


Pourquoi le calendrier 2035 subit une pression croissante

Les derniers jours ont vu l’apparition d’un consensus croissant pour « adoucir » le calendrier prévu pour le passage aux véhicules électriques. D’un côté, certains États — en particulier l’Allemagne — plaident pour un report, estimant que l’industrie européenne n’est pas prête. D’un autre, l’exécutif européen semble ouvert à des solutions alternatives, moins tranchées.

Ainsi, la Commission européenne envisagerait d’autoriser des exceptions après 2035 : compatibles e‑fuels, hybrides rechargeables ou moteurs thermiques « très efficients ». De surcroît, le calendrier initial a déjà été décalé : la présentation d’un paquet de mesures de soutien à l’automobile, prévue pour le 10 décembre 2025, devrait finalement être repoussée à début 2026. Par ailleurs, selon une analyse du site Transitions & Énergies, l’industrie européenne « est incapable de s’y adapter » face à la concurrence agressive des constructeurs étrangers, surtout chinois.


Les arguments économiques et industriels en faveur d’un report

La filière automobile européenne traverse une période délicate. Plusieurs constructeurs expriment publiquement leurs craintes : un basculement trop rapide vers l’électrique risquerait de fragiliser des pans entiers de l’industrie. Cette inquiétude concerne non seulement les ventes, mais aussi les chaînes logistiques, l’outil de production, les emplois, et la compétitivité face à des acteurs internationaux souvent moins contraints.

L’idée d’un horizon plus flexible — voire progressif — gagne du terrain. Certains experts évoquent une entrée en vigueur différenciée selon les segments (citadines, utilitaires, familiales), ou l’autorisation de véhicules thermiques alimentés par carburants de synthèse après 2035. Dans cette optique, l’échéance 2035 n’apparaîtrait plus comme un couperet, mais comme un repère symbolique pouvant être ajusté au coup par coup.


Les doutes techniques et la réalité de la transition vers l’électrique

Au-delà des questions économiques, des obstacles techniques pèsent lourd. Le passage massif au tout‑électrique impose des exigences concrètes : infrastructures de recharge, production ou importation de batteries, adaptation des réseaux électriques, acceptation par les consommateurs. Pour de nombreux constructeurs, ces enjeux sont loin d’être tous réglés.

Dans ce contexte, la Commission semble prête à envisager des « flexibilités » pour éviter une rupture brutale du marché. De plus, les incertitudes sur la demande des consommateurs — face à des voitures électriques encore souvent plus chères et parfois moins autonomes — alimentent le scepticisme. Plusieurs acteurs de l’automobile plaident pour un modèle de transition plus progressif.