Les salaires augmentent moins rapidement que l’inflation en France



Paolo Garoscio
10/02/2023

L’inflation a atteint un niveau record en 2022. À trois reprises durant l’année, la hausse des prix à la consommation a franchi la barre des 6% sur un an. Et les salariés ont donc demandé à ce que cette hausse des prix soit compensée par des hausses de salaire. Si la Dares confirme qu’il y a bien eu une hausse des salaires, elle confirme aussi qu’elle ne compense finalement pas l’inflation.


Les salaires ont bien augmenté en France

En 2022, selon les données publiées par la Dares le 9 février 2023, les salaires ont augmenté en France. Que ce soit pour les cadres, les employés, les ouvriers ou les professions intermédiaires, en moyenne l’évolution a bien eu lieu. Et celle-ci a été estimée par la Dares.

Le SMB (Salaire Mensuel de Base) du secteur privé a connu une progression de 3,8% tous métiers confondus, dévoile la Dares. Quant au SHBOE (Salaire Horaire de Base des Ouvriers et des Employés), l’augmentation a été plus élevée : +4,5% sur un an. Les entreprises ont donc bel-et-bien augmenté les salaires de leurs employés.

Sans compter que le SMB comme le SHBOE ne tiennent pas compte des primes et des heures supplémentaires, qui peuvent in fine avoir conduit à une hausse de la rémunération annuelle plus élevée.

Mais l’inflation a été plus élevée que les hausses de salaire

Pour les salariés en France, c’est une bonne nouvelle en demi-teinte. Si, d’un côté, un augmentation de salaire a bien eu lieu, de l’autre elle reste inférieure à l’inflation. Cette dernière, sur l’année 2022 selon l’Insee, s’est établie à 5,9%. Pour la Dares, donc, « sur un an et en euros constants, le SHBOE diminue donc de 1,5% et le SMB de 2,2% ».

La différence entre les deux taux de diminution est liée à la différence entre les hausses de salaire. Ouvrier et employés ont connu les augmentations les plus élevées, de 4,6% et 4,3% respectivement. Inversement, cadres et professions intermédiaires ont vu leurs salaires évoluer de manière moins rapide, 2,9 % et 3,2% respectivement.