La parité avance dans les conseils d’administration



Anton Kunin
27/01/2021

Alors que la France célèbre les 10 ans de la loi du 27 janvier 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle, dite « Loi Copé-Zimmermann », le réseau European Women on Boards publie son « Gender Diversity Index », qui classe la France 2e en Europe en matière de parité dans les conseils d’administration.


La proportion des femmes à des postes de décision n’a jamais été aussi élevée

En termes de parité dans les conseils d’administration des entreprises européennes (françaises notamment), les progrès sont indéniables. Dans 87 des 668 entreprises analysées par le réseau European Women on Boards dans le cadre de son « Gender Diversity Index » annuel, la proportion des femmes à des postes de décision dépasse désormais les 40%. C’est beaucoup plus qu’en 2019 (47 entreprises à l’époque, soit 7%). En 2020, le nombre de femmes à avoir accédé à ces postes de décision a été supérieur au nombre de femmes les ayant quittés : les femmes ont représenté 35% des personnes nommées à ces postes contre 24% des personnes les ayant quittés.

De tous les niveaux de gouvernance d’entreprise, c’est au sein des conseils d’administration qu’on trouve la plus grande proportion de femmes : tous pays européens confondus, 34% des membres des conseils d’administration sont des femmes. C’est au niveau des rôles décisionnels que les choses sont les moins favorables pour les femmes : seuls 17% des postes exécutifs (PDG, directeurs exécutifs et directeurs financiers) et seuls 6% des postes de PDG sont occupés par des femmes. Des 668 entreprises analysées, seules 130 (19%) ont une femme PDG, directrice exécutive ou directrice financière.

Des progrès en termes de parité un peu partout en Europe

La France, quant à elle, affiche une performance plus qu’honorable : notre pays se classe 2e au palmarès des « champions » en termes de parité dans les conseils d’administration. La France obtient un « score pays » moyen de 0,67 (sur un maximum de 1), contre 0,74 pour la Norvège, numéro un du classement. Sur les 668 entreprises européennes étudiées, 62 (soit 11%) ont un score de 0,8 point ou plus. C’est une vraie avancée par rapport à 2019 : cette année-là, les entreprises dans cette situation n’étaient que 30 (soit 5% de l’ensemble). Le nombre d’entreprises ayant un score d’au moins 0,7 point a lui aussi augmenté considérablement : 138 (soit 24% de l’ensemble) en 2020 contre 97 (soit 16% de l’ensemble) en 2019.

European Women on Boards nous apprend aussi que la majorité des pays qui affichent de bons résultats en termes de parité ont en place une politique contraignante (comme la France avec la « Loi Copé-Zimmermann », dont on célèbre aujourd’hui le dixième anniversaire). Parmi les pays où de telles politiques n’avaient pas été mises en place, seules la Suède et la Finlande affichent de bons résultats en termes de parité.