Immobilier : un marché en pleine phase de transition



Aurélien Delacroix
10/04/2024

Malgré une légère décrue des prix dans l'immobilier ancien au premier trimestre 2024, le marché ne montre pas encore de signes clairs de reprise. Les professionnels du secteur notent toutefois un regain d'intérêt de la part des acheteurs, soutenu par une baisse des taux d’emprunt.


Un marché immobilier en quête d'équilibre

Depuis le début de l'année, ces taux ont diminué de 50 à 60 points de base, permettant ainsi une généralisation des offres à moins de 4% d'intérêt, même pour des prêts sur 25 ans. Cette tendance pourrait favoriser le retour des primo-accédants ainsi que des investisseurs, bien que le marché soit toujours principalement animé par les secundo-accédants.

Selon les données de Century 21 France, une baisse moyenne de plus de 3% a été observée tant pour les maisons que pour les appartements au niveau national, comparativement à la même période de 2023. Le réseau Laforêt, quant à lui, enregistre un recul des prix de 1,2% en moyenne, cette fois en comparaison avec le trimestre précédent. Cette tendance à la baisse s'avère plus marquée en région parisienne ainsi que dans certaines grandes métropoles telles que Bordeaux, Lyon et Rennes, tandis que des villes côtières comme Nice ou Marseille résistent, avec des prix en hausse.

Des opportunités de négociation pour les acheteurs persévérants

L’ensemble des réseaux d'agences immobilières souligne des opportunités notables de négociation pour les acheteurs, notamment dans les zones où les biens restent en vente depuis longtemps. Brice Cardi, président du réseau L’Adresse, met en avant la possibilité de négocier des décotes allant jusqu’à 20% du prix affiché pour des biens en vente depuis plus de six mois, ou classés F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE), et situés à une distance conséquente des centres-villes.

Un obstacle majeur persiste : les délais de vente s’allongent, atteignant des records avec plus de trois mois en moyenne pour conclure une vente. Cette situation est principalement attribuée à la réticence des vendeurs à ajuster leurs prix à la réalité du marché. Laforêt rapporte que 81% des transactions immobilières au premier trimestre 2024 ont impliqué une négociation de prix, révélant une certaine flexibilité pour les biens sans défauts majeurs ou offrant des caractéristiques exceptionnelles.

Alors que certains acquéreurs potentiels attendent peut-être une baisse plus significative des prix ou des conditions de crédit plus avantageuses, les experts suggèrent que cette approche pourrait ne pas être la plus judicieuse. Devenir propriétaire plus tôt permet de se constituer un capital plus rapidement, en plus d'offrir le temps nécessaire pour faire le bon choix immobilier et négocier avantageusement. Toutefois, une renégociation des taux d’emprunt dépendra d’une baisse supplémentaire des taux d'intérêt, elle-même tributaire des décisions futures de la Banque centrale européenne en matière de politique monétaire.