Carnets de l'Economie

Vers une contribution obligatoire des salariés au CPF




Aurélien Delacroix
21/02/2024

Devant la nécessité de réaliser des économies substantielles, le gouvernement va réformer le Compte Personnel de Formation (CPF) en introduisant une participation financière des salariés. Cette mesure s'inscrit dans un plan plus large visant à réduire le déficit public et à optimiser les dépenses de l'État en matière de formation professionnelle.


Une réforme du CPF pour une gestion plus rigoureuse

Le ministre délégué chargé des Comptes publiques, Thomas Cazenave, a annoncé une mesure importante affectant le Compte Personnel de Formation (CPF). Dès cette année, les salariés français souhaitant se former devront contribuer financièrement à leur formation. Cette contribution forfaitaire, dont le montant reste à préciser, devrait représenter au moins 10 % du coût total de la formation. 

Selon le ministre, cette initiative permettra de générer 200 millions d'euros d'économies sur les 2 milliards d'euros de dépenses annuelles allouées au CPF. Le tout devant s'aligner sur une stratégie plus large de maîtrise des finances publiques dans un contexte économique contraint.

Le gouvernement cherche à rationaliser les dépenses en matière de formation professionnelle. La Cour des comptes, dans une note de juillet 2023, avait déjà souligné l'urgence de cibler plus efficacement les investissements dans ce domaine, notamment vers les métiers en tension et les publics éloignés de l'emploi. 

Réduire le déficit public

En 2022, le financement public pour la formation professionnelle atteignait 21,8 milliards d'euros, avec une augmentation significative du nombre de bénéficiaires du CPF, passant de 2,05 millions en 2022 à 7 millions en 2023. Cette réforme vise donc à contrôler l'escalade des coûts et à garantir la pertinence des formations financées.

La révision du CPF s'intègre dans un plan d'économies plus vaste de 10 milliards d'euros pour 2024, visant à abaisser le déficit public français à 4,4 % du PIB. Face à un ralentissement économique global et une croissance revue à la baisse (1,1 % contre 1,4 % précédemment anticipé), le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a souligné l'importance de la discipline budgétaire. 

En plus de la réforme du CPF, des réductions significatives sont prévues dans d'autres domaines, incluant une diminution des dépenses de personnel, une baisse des achats de l'État, et une révision des politiques publiques, y compris une limitation de l'aide au développement et des ajustements dans les montants alloués aux contrats d'apprentissage.