Carnets de l'Economie

Produits premier prix, faut-il succomber ?




Aurélien Delacroix
03/11/2023

Dans un contexte de crise de l'inflation, l'association 60 millions de consommateurs a publié une étude comparative entre produits de grandes marques et produits premier prix. Sur 110 articles alimentaires analysés, les résultats montrent que les alternatives économiques ne sont pas toujours synonymes de moindre qualité, notamment pour les produits peu transformés.


Produits premier prix, une alternative économique appréciée

Depuis le début de la crise inflationniste en France, les produits premier prix connaissent un véritable engouement de la part des consommateurs, avec une augmentation de 20% de leurs ventes entre août 2022 et août 2023. 60 millions de consommateurs a donc décidé d'étudier de près 110 produits alimentaires parmi les plus emblématiques, en comparant à chaque fois les produits de marques de distributeurs (Leclerc, Lidl, Carrefour, système U, etc.) avec les grandes marques.

Pour les produits peu ou pas transformés, comme le riz, la farine, le sucre ou les coquillettes, les résultats montrent que les marques de distributeurs présentent souvent un avantage sur le prix, sans sacrifier la qualité. Sophie Coisne, rédactrice en chef des hors-séries pour 60 millions de consommateurs, souligne que « le peu de technicité nécessaire ne permet pas aux grandes marques de faire la différence » sur ces produits.

Lire les étiquettes, un impératif

Cependant, l'étude met en garde contre les produits premier prix d'origine animale (œufs, poulet, sardines, etc.) et les produits transformés. Pour les premiers, « il y a moins de garanties sur les conditions d'élevage ou sur les modes de pêche », précise Sophie Coisne. En ce qui concerne les produits transformés, la qualité est jugée « très inégale » avec des cas typiques de réduction des ingrédients nobles, substitution d'ingrédients pour réduire les coûts, et utilisation massive d'additifs. L'exemple du jambon blanc est particulièrement frappant, avec la présence systématique de nitrites dans les produits premier prix, des conservateurs liés à l'apparition de certains cancers.

Le magazine conclut son étude en recommandant aux consommateurs de « bien lire les étiquettes » des produits, particulièrement pour les produits transformés. Cette démarche, bien que chronophage, s'avère indispensable pour accéder à une alimentation de qualité. L'étude démontre que les produits premier prix peuvent être de bonnes alternatives économiques, surtout pour les produits peu transformés, mais qu'il est nécessaire de rester vigilant, notamment en ce qui concerne les produits d'origine animale et les produits transformés. Les grands marques, quant à elles, ne sont pas toujours exemptes de critiques, avec parfois une utilisation plus importante d'additifs comparé aux produits premier prix.


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