Carnets de l'Economie

Pétrole : l’Opep agit pour calmer la Bourse




Paolo Garoscio
06/03/2020

Face à la pandémie de coronavirus qui a touché la Chine en janvier et février 2020 et qui, depuis, s’est étendue à l’ensemble du monde, les marchés ont commencé à paniquer. Le pétrole, dont les cours sont fortement sujets à l’offre et la demande, a vu le prix du baril s’effondrer de près d’un quart en quelques mois. L’Opep, l’organisation des pays producteurs, a donc décidé d’agir.


Une réunion pour décider de réduire la production de pétrole

Pixabay/RJA1988
Pixabay/RJA1988
La stratégie vers laquelle se dirige l’Opep est bien connue du Carte de l’or noir : réduire la production journalière de pétrole pour réduire l’offre et l’aligner sur la demande, ce qui devrait avoir pour effet de faire remonter le cours du brut. Ce dernier a perdu 24% de sa valeur depuis le pic du 3 janvier 2020 et le Brent a clos la séance du 5 mars 2020 en chute de 2,2% et, surtout, sous la barre des 50 dollars, du jamais vu depuis 2017.

Le 5 mars 2020, l’Opep s’est donc réunie au siège de l’organisation à Vienne pour décider des actions à mener. Une annonce a été faite : les pays membres de l’organisation veulent réduire de 1,5 million de barils la production quotidienne de pétrole. Si elle est validée, cela portera à 3,6 millions le nombre de barils totaux retirés du marché chaque jour depuis le début de l’année, ce qui n’aura toutefois pas encore eu l’effet escompté, la chute étant constante.

La Russie : l’allié dont l’Opep ne peut se passer

Pour que l’Opep puisse mener à bien son plan, il lui faut l’accord de la Russie, son principal allié. Le pays n’est toutefois pas membre de l’organisation et dispose donc d’une liberté dans ses choix. Or, si l’Opep réduit sa production de 1 million de barils par jour, ce sont les alliés de l’organisation qui devront réduire la leur de 500.000 barils au total.

La Russie se retrouve donc entre deux feux : d’un côté il y a l’Opep qui fait pression pour réduire la production et la Bourse où le prix du pétrole est très bas, de l’autre il y a les pétroliers locaux qui demandent, eux, de pouvoir au contraire augmenter la production pour gagner plus d’argent.

Vladimir Poutine pourrait donc aller dans le sens de l’Opep, mais pas sans conditions.