Carnets de l'Economie

Blanchiment de capitaux : les Émirats arabes unis quittent la « liste grise » du GAFI




Anton Kunin
27/02/2024

Le GAFI, organisme mondial de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, a récemment actualisé sa liste de surveillance en y ajoutant le Kenya et la Namibie, tout en retirant la Barbade, Gibraltar, l'Ouganda et les Émirats arabes unis. Cette mise à jour reflète les efforts continus des pays pour renforcer leurs systèmes de lutte contre le blanchiment de capitaux (AML) et le financement du terrorisme (CFT), ainsi que les défis persistants dans ce domaine.


Le Kenya et la Namibie sur la « liste grise »

Le Kenya a été ajouté à la liste grise malgré certains progrès, en raison de la nécessité d'améliorer la supervision, les mesures préventives, la désignation d'une autorité de régulation et l'utilisation du renseignement financier. Le Trésor national du Kenya s'est engagé à mettre en œuvre le plan d'action du GAFI, minimisant les effets potentiels sur sa stabilité financière. Le rapport du GAFI de 2022 a souligné que le Kenya est principalement à risque de financement du terrorisme, notamment via les flux financiers internes et externes, avec les cryptomonnaies introduisant de nouveaux risques.

La Namibie, également ajoutée à la liste, s'est engagée à renforcer son régime AML/CFT avec l'aide du GAFI et du Groupe d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique orientale et australe (ESAAMLG). Malgré des progrès dans la compréhension commune des risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, le GAFI a identifié plusieurs domaines nécessitant des améliorations, notamment la supervision basée sur les risques et les ressources de l'unité de renseignement financier (FIU).

Des progrès reconnus : Barbade, Gibraltar, Ouganda et Émirats arabes unis

La Barbade a été retirée de la liste grise après avoir amélioré ses mesures AML/CFT, notamment en empêchant l'utilisation abusive de personnes morales à des fins criminelles. Gibraltar a également été félicité pour ses avancées significatives, notamment l'application de sanctions efficaces et proportionnées pour les infractions AML/CFT dans les secteurs des institutions financières non bancaires (FIs) et des professions non financières désignées (DNFBPs).

L'Ouganda et les Émirats arabes unis ont été retirés de la liste grâce à leurs efforts soutenus pour renforcer leur régime AML/CFT, y compris l'amélioration de la coopération judiciaire internationale, une meilleure compréhension des risques de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme, et l'accroissement des ressources dédiées à leurs unités de renseignement financier.

Ces développements mettent en évidence les efforts continus et les défis rencontrés par les pays dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Ils reflètent également l'importance de la coopération internationale et de l'engagement des pays à renforcer leurs cadres réglementaires et opérationnels conformément aux normes du GAFI. Alors que certains pays progressent et sortent de la surveillance renforcée, d'autres doivent encore travailler sur des aspects critiques de leurs systèmes AML/CFT pour répondre aux attentes internationales.


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