Amazon : le Syndicat de la librairie française vent debout contre les casiers automatiques
Depuis le 16 octobre 2025, Amazon France met en avant cette remise, strictement encadrée par la loi Lang de 1981, mais assortie d’une condition inhabituelle : pour en bénéficier, l’acheteur doit récupérer son ouvrage dans un point de retrait partenaire, parmi lesquels figurent aussi bien des commerces que des casiers automatiques. Le géant du e-commerce souligne que cette formule inclut la gratuité de l’expédition, alors que la loi Darcos impose depuis 2023 un minimum de trois euros de frais de port pour toute livraison de livres à domicile inférieure à 35 euros. En associant remise et absence de frais de transport, Amazon assure vouloir « encourager la lecture » tout en s’adaptant aux nouvelles contraintes réglementaires.
Mais cette initiative réactive une querelle ancienne entre le groupe américain et les libraires indépendants. Le Syndicat de la librairie française (SLF) dénonce une opération contraire à l’esprit du prix unique, conçu pour préserver un réseau équilibré de points de vente sur le territoire. Son délégué général, Guillaume Husson, accuse Amazon de « contourner à nouveau la loi » et rappelle que « la gratuité de la livraison n’est autorisée que lorsqu’un livre est retiré dans un commerce de vente au détail de livres ». Selon le SLF, l’utilisation de simples casiers ou de relais dépourvus de librairie constitue une infraction. Dans un communiqué, le syndicat évoque « une entreprise qui se place au-dessus du droit français », estimant que la multiplication de ces initiatives fragilise le secteur du commerce de livres.
Les libraires redoutent surtout les conséquences économiques d’un tel dispositif. Déjà mis sous pression par la concurrence en ligne, ils dénoncent un déséquilibre croissant. Amazon dispose d’une puissance logistique et financière qui lui permet d’amortir le coût de ces réductions, contrairement aux commerces physiques, contraints de maintenir leur présence locale et leur conseil personnalisé. Pour beaucoup, cette remise combinée à la gratuité du retrait revient à jouer sur les failles du système : juridiquement conforme à la lettre de la loi, mais contraire à son esprit. Elle risque, selon le SLF, d’encourager un transfert progressif des achats vers la plateforme au détriment des librairies, en particulier celles des centres-villes.
Mais cette initiative réactive une querelle ancienne entre le groupe américain et les libraires indépendants. Le Syndicat de la librairie française (SLF) dénonce une opération contraire à l’esprit du prix unique, conçu pour préserver un réseau équilibré de points de vente sur le territoire. Son délégué général, Guillaume Husson, accuse Amazon de « contourner à nouveau la loi » et rappelle que « la gratuité de la livraison n’est autorisée que lorsqu’un livre est retiré dans un commerce de vente au détail de livres ». Selon le SLF, l’utilisation de simples casiers ou de relais dépourvus de librairie constitue une infraction. Dans un communiqué, le syndicat évoque « une entreprise qui se place au-dessus du droit français », estimant que la multiplication de ces initiatives fragilise le secteur du commerce de livres.
Les libraires redoutent surtout les conséquences économiques d’un tel dispositif. Déjà mis sous pression par la concurrence en ligne, ils dénoncent un déséquilibre croissant. Amazon dispose d’une puissance logistique et financière qui lui permet d’amortir le coût de ces réductions, contrairement aux commerces physiques, contraints de maintenir leur présence locale et leur conseil personnalisé. Pour beaucoup, cette remise combinée à la gratuité du retrait revient à jouer sur les failles du système : juridiquement conforme à la lettre de la loi, mais contraire à son esprit. Elle risque, selon le SLF, d’encourager un transfert progressif des achats vers la plateforme au détriment des librairies, en particulier celles des centres-villes.
Amazon se prévaut de contribuer à l'accessibilité des livres
Amazon, de son côté, affirme que son dispositif respecte la réglementation et complète l’offre existante. L’entreprise met en avant un argument d’accessibilité : près de 70% des points de retrait concernés se situeraient dans des zones rurales, où les librairies se font rares. Un constat contesté par les professionnels du secteur, qui rappellent qu’il existe environ 25.000 points de vente de livres en France, y compris dans des zones moins denses. Pour eux, Amazon ne cherche pas à pallier un manque, mais à occuper le terrain logistique laissé libre par les contraintes sur la livraison. En redéfinissant les règles de l’expédition et du retrait, la plateforme remet en cause un équilibre fragile entre confort d’achat et diversité culturelle.
Dans ce bras de fer récurrent entre innovation commerciale et protection du réseau de librairies, la remise de 5% apparaît moins comme un geste envers les lecteurs que comme un test grandeur nature des limites du cadre légal français.
Dans ce bras de fer récurrent entre innovation commerciale et protection du réseau de librairies, la remise de 5% apparaît moins comme un geste envers les lecteurs que comme un test grandeur nature des limites du cadre légal français.