Un accord au sein de l'Opep pour réduire la production de pétrole



Aurélien Delacroix
13/04/2020

Les principaux pays exportateurs de pétrole ont fini par s'accorder sur une baisse de la production pour soutenir les cours de l'or noir. Une entente qui n'avait rien d'évident.


Des cours en chute libre

Le 6 mars dernier, après une réunion houleuse de l'Opep+ qui regroupe l'ensemble des pays exportateurs de pétrole (les membres de l'Opep plus leurs partenaires) à Vienne, le fragile équilibre a volé en éclats : la Russie a refusé de limiter sa production, provoquant la colère de l'Arabie saoudite. Riyad a même augmenté sa production de pétrole, ce qui a eu pour effet de faire baisser encore le cours du baril. Des cours en chute libre depuis les mesures de confinement et la fermeture des frontières partout dans le monde, pour endiguer la propagation du coronavirus. Les industries des principaux pays consommateurs de pétrole sont à l'arrêt, la demande est très faible.

Depuis, les tentatives de rapprochement entre l'Arabie saoudite et la Russie se sont multipliées, avec un accord qui est finalement tombé ce dimanche soir. L'Opep+ a donc convenu d'une baisse de la production de 10 millions de barils par jour, à compter du 1er mai. Une entente qui a failli ne pas se conclure, le Mexique — qui fait partie des pays partenaires — estimant que la baisse de la production qui lui était demandée (400.000 barils/jour) était trop élevée.

Les États-Unis prêts à un effort

Cet accord sera-t-il suffisant pour relancer les cours du pétrole ? Cela reste à déterminer. Ces cours ont atteint les niveaux les plus bas depuis 2002, après avoir flirté avec les 60 dollars il y a quelques mois. Avant l'annonce de l'entente, le prix du baril était de 21 dollars seulement. L'Opep+ pourrait cependant recevoir un coup de main des États-Unis.

Les États-Unis ne font pas partie de l'Opep+, mais ils sont le plus important producteur de pétrole de schiste, dont l'extraction coûte cher. Il n'est pas dans l'intérêt du pays de laisser filer un baril trop bas, au risque de provoquer une grave crise dans son industrie du pétrole de schiste. Il se murmure d'ailleurs que la production américaine pourrait se contracter de plusieurs milliards de barils pour soutenir les cours.

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