Transdev en passe de gagner le contrat d’exploitation de la ligne Marseille-Nice



Anton Kunin
08/09/2021

La région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) vient de proposer à ses élus de choisir Transdev pour exploiter la liaison ferroviaire Marseille-Toulon-Nice. L’allocation de ce contrat, qui débutera en 2025, à Transdev est désormais quasi-assurée.


Transdev : un contrat d’un prix équivalent, pour un nombre de dessertes doublé

SNCF devrait perdre l’exploitation d’une première ligne TER, si les élus de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) votent pour choisir un autre opérateur pour la liaison Marseille-Toulon-Nice. C’est en tout cas la recommandation que vient d’émettre à leur encontre la Région, dont le champ de compétences recouvre, comme partout en France, l’organisation des transports. Si ce choix est officialisé, ce sera la première fois que la SNCF perdra l’exploitation d’une ligne TER au profit de la concurrence.

Dans le cadre de ce contrat de concession, le futur exploitant devra assurer 14 allers-retours par jour, contre 7 actuellement. Ce contrat de dix ans est estimé à 870 millions d’euros, soit peu ou prou ce que coûte à la Région le contrat actuellement en cours avec la SNCF. Le nouveau contrat comprend également la conception, la construction et l’exploitation d’un atelier de maintenance sur le site de Nice, ainsi que l’exploitation du site de maintenance de Marseille-Pautrier.

Les syndicats voient l’ouverture à la concurrence d’un mauvais oeil

Le choix d’un exploitant alternatif n’est après tout pas étonnant. En plus d’un coût divisé par deux, dans la région Sud, la SNCF pourrait mieux faire. En juillet 2021 (derniers chiffres mensuels disponibles à ce jour), 1.206 TER (soit 8,8%) étaient en retard, et 325 TER (soit 2,3%) ont été annulés. La SNCF préfère quant à elle fermer les yeux sur cette réalité et évoque, dans un communiqué, son « savoir-faire unique pour l’exploitation de lignes régionales complexes », sa « capacité à se réinventer pour proposer des innovations fortes améliorant la qualité de service » et « la grande qualité de ses offres ».

Le passage de cette ligne TER dans le giron de la concurrence n’est pas du goût du syndicat UNSA Ferroviaire, qui dénonce une « fausse concurrence européiste » qui « conduira, à terme, à moins de dessertes, à une hétérogénéité au niveau du réseau ferré national, à une perte de dynamique de service public avec la fin de la péréquation économique et à une croissance de la précarité des travailleurs du rail ».