Relations entreprises - travailleurs indépendants : des progrès restent à faire



Anton Kunin
29/08/2018

Au fur et à mesure que le recours aux travailleurs indépendants se généralise en Europe, il se trouve que bon nombre d’entreprises ont prévu le coup côté RH. Mais la prise en compte de cette nouvelle réalité n’est pas universelle, et des progrès restent toujours à faire, apprend-on d’une étude menée par le prestataire de services RH SD Worx et l'Antwerp Management School.


4 entreprises françaises sur 10 traitent les freelances et les salariés de la même manière

La politique RH en place dans les entreprises, prend-elle en compte les prestations de consultants et autres prestataires indépendants ? Selon une étude menée par SD Worx et l'Antwerp Management School dans cinq pays européens, une entreprise française sur trois (34,9%) affirme que sa politique RH est adaptée aux freelances, tandis que dans 27% des entreprises la politique RH en place est exclusivement destinée aux travailleurs permanents. Des cinq pays étudiés (Royaume-Uni, Belgique, Allemagne, France et Pays-Bas), le pays dans lequel les entreprises sont les moins nombreuses à traiter différemment les travailleurs indépendants et les salariés est les Pays-Bas (50%). En France, 61,8% des entreprises les traitent différemment.

Pour Jean-Marie Mozziconacci, Directeur Général de SD Worx France, ce pourcentage révèle une méconnaissance de la réglementation par les entreprises qui recourent aux services des travailleurs indépendants. « Les employés permanents travaillent dans un lien de subordination, mais pas les indépendants ou freelances. Dans la collaboration avec les freelances, l'autorité patronale doit absolument être évitée car dans le cas contraire, il est question de statut de faux indépendant. Par conséquent, les indications classiques d'autorité patronale ne peuvent pas s'appliquer dans une politique RH pour les collaborateurs externes », commente-t-il.

Une vraie volonté d’intégrer les freelances dans la culture d’entreprise

L’étude nous apprend aussi que 7 entreprises françaises sur 10 tentent d'intégrer les freelances dans la culture d'entreprise et la méthode de travail propres. Dans ce domaine, les entreprises françaises obtiennent de meilleurs résultats que les autres pays interrogés, dont la moyenne affiche 65,5%. Par ailleurs, en France les travailleurs indépendants sont un peu moins impliqués dans les activités organisées pour le personnel permanent, comme par exemple, les fêtes d'entreprise (63,2%). Après la Belgique (53,8%), cela représente le score le plus bas de l'ensemble des pays interrogés.

Par ailleurs, 6 entreprises françaises sur 10 (59,2%) évaluent les freelances selon la même procédure que les travailleurs permanents.