Réchauffement climatique : le PIB mondial va s’effondrer



Paolo Garoscio
19/04/2024

Le changement climatique représente une menace immédiate et de long terme pour la stabilité économique mondiale, avec des implications profondes pour tous les secteurs économiques. Une étude du Potsdam Institute for Climate Impact Research, publiée dans Nature, projette une réduction dramatique de 17% du PIB mondial d'ici 2050, due exclusivement aux émissions passées de CO2.


Le réchauffement climatique va causer des milliers de milliards de pertes

L'étude estime que le PIB mondial sera amputé de 38 000 milliards de dollars annuellement d'ici 2050. Cette projection se base sur une analyse exhaustive des impacts directs et indirects du réchauffement climatique sur diverses composantes économiques telles que la productivité du travail, les rendements agricoles, et la santé des infrastructures. Ces pertes reflètent des scénarios où les températures mondiales continuent de suivre les trajectoires actuelles sans réductions significatives des émissions futures.

D’une manière générale, l’ensemble des activités humaines sera touchée par les effets néfastes du réchauffement climatique. Mais toutes ne le seront pas de la même manière, et l’étude met en avant trois des secteurs qui devraient être les plus touchés.
    1. Agriculture : Les variations extrêmes de température et les modifications des régimes de précipitations réduisent les rendements des cultures et compromettent la sécurité alimentaire. Des régions telles que l'Afrique subsaharienne, déjà vulnérables, pourraient voir des réductions de rendement allant jusqu'à 30%.
    2. Infrastructures : Les coûts de maintenance et de rénovation des infrastructures augmenteront en réponse à des phénomènes météorologiques plus fréquents et plus intenses. Les zones côtières nécessiteront des investissements massifs pour contrer l'élévation du niveau de la mer.
    3. Santé publique : Les vagues de chaleur augmenteront la prévalence de maladies liées à la chaleur et aggraveront les conditions de santé publique, entraînant une perte de productivité et des coûts de soins de santé accrus.

Les impacts économiques du changement climatique ne sont pas répartis équitablement à travers le monde. Les économies avancées pourraient subir des pertes autour de 11% de leur PIB, tandis que les économies en développement pourraient connaître des pertes jusqu'à 60% en fonction de leur exposition aux effets du réchauffement et de leur capacité d'adaptation limitée.

Investir est mieux que guérir

L'investissement dans la résilience climatique doit être une priorité pour tous les gouvernements. Cela inclut le financement de technologies agricoles résistantes au climat, la construction d'infrastructures résilientes aux intempéries, et le renforcement des systèmes de santé publique pour faire face aux risques accrus de maladies.

Les politiques doivent également favoriser une transition rapide vers des énergies renouvelables pour diminuer les futures émissions de CO2. Parallèlement, des incitations économiques devraient être mises en place pour encourager les entreprises à adopter des pratiques durables.

Et l’investissement sera cher : on estime à environ 6.000 milliards de dollars les besoins pour réduire efficacement le réchauffement climatique, ou au moins le ralentir, avant la moitié du 21e siècle. Une somme colossale, mais largement inférieure à celle estimée pour les pertes si rien n’est fait.