Nucléaire : Une relance industrielle pilotée comme une opération de reconquête
L’objectif affiché est clair : construire six nouveaux réacteurs de type EPR2 d’ici 2038, en activant l’ensemble de l’appareil productif nucléaire national. Ces réacteurs seront implantés sur trois sites stratégiques – Penly, Gravelines et Bugey – choisis pour leur proximité avec les compétences historiques, les réseaux électriques structurants et les bassins industriels associés.
Mais au-delà de la question énergétique, c’est la capacité industrielle de la France à exécuter un programme de très grande ampleur qui est en jeu. L’expérience désastreuse de Flamanville a laissé des traces. Le contrat de filière affiche donc une ambition : reconstruire une filière robuste, autonome, intégrée, en renforçant à la fois l’amont (extraction, matériaux, composants critiques) et l’aval (exploitation, démantèlement, traitement).
Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie relayé par Le Figaro, l’a exprimé ainsi : « Ce contrat de filière est un moment de clarification et de structuration. Nous visons une chaîne industrielle dense, souveraine, capable d’exporter ses savoir-faire. »
Mais au-delà de la question énergétique, c’est la capacité industrielle de la France à exécuter un programme de très grande ampleur qui est en jeu. L’expérience désastreuse de Flamanville a laissé des traces. Le contrat de filière affiche donc une ambition : reconstruire une filière robuste, autonome, intégrée, en renforçant à la fois l’amont (extraction, matériaux, composants critiques) et l’aval (exploitation, démantèlement, traitement).
Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie relayé par Le Figaro, l’a exprimé ainsi : « Ce contrat de filière est un moment de clarification et de structuration. Nous visons une chaîne industrielle dense, souveraine, capable d’exporter ses savoir-faire. »
Restauration des chaînes critiques : le vrai fond du dossier
Le réarmement industriel nucléaire engagé repose sur une logique de réintégration verticale partielle et de maîtrise des sous-traitants critiques. Cette approche s’appuie sur deux instruments clés :
la montée en puissance du Fonds France Nucléaire 2, piloté par EDF avec Siparex, TechnicAtome et Framatome ;
la constitution d’un référentiel souverain de fournisseurs stratégiques, coordonné par la Direction générale des entreprises (DGE).
Ce fonds, doté dans un premier temps de 100 millions d’euros avec un objectif à 300 millions, finance déjà des acteurs comme Ekoscan Integrity Group (contrôle non destructif), maillon critique pour la maintenance et la sûreté. Il s’agit d’empêcher la captation étrangère d’entreprises de haute technicité essentielles à la continuité industrielle
la montée en puissance du Fonds France Nucléaire 2, piloté par EDF avec Siparex, TechnicAtome et Framatome ;
la constitution d’un référentiel souverain de fournisseurs stratégiques, coordonné par la Direction générale des entreprises (DGE).
Ce fonds, doté dans un premier temps de 100 millions d’euros avec un objectif à 300 millions, finance déjà des acteurs comme Ekoscan Integrity Group (contrôle non destructif), maillon critique pour la maintenance et la sûreté. Il s’agit d’empêcher la captation étrangère d’entreprises de haute technicité essentielles à la continuité industrielle
Compétences, capital humain, souveraineté nucléaire
Autre axe stratégique : la reconstitution des compétences industrielles, explique notamment la Sfen. Le contrat table sur 100 000 recrutements équivalent temps plein dans la filière nucléaire en dix ans. Cette perspective ne relève pas de la seule formation technique : elle implique une réactivation des filières d’enseignement d’élite (Écoles des Mines, INSA, Polytech, IUT), mais aussi une politique active de retour des talents, notamment à l’international.
Plus qu’un enjeu RH, il s’agit d’un enjeu de souveraineté cognitive. Maîtriser la complexité nucléaire nécessite un capital humain capable de piloter l’ensemble du cycle, de l’ingénierie à l’exploitation en passant par la cybersécurité et la gestion de projet.
Plus qu’un enjeu RH, il s’agit d’un enjeu de souveraineté cognitive. Maîtriser la complexité nucléaire nécessite un capital humain capable de piloter l’ensemble du cycle, de l’ingénierie à l’exploitation en passant par la cybersécurité et la gestion de projet.
Un contrat au service d’une doctrine industrielle offensive
Le contrat 2025-2028 n’est pas un plan industriel figé. Il s’inscrit dans une doctrine industrielle offensive que le gouvernement assume désormais pleinement. Cette doctrine repose sur trois principes :
Alignement stratégique entre les instruments (PPE, contrat de filière, plan France 2030) ;
Inversion du paradigme de dépendance, avec une volonté de réduction drastique des composants importés dans les équipements nucléaires lourds ;
Capacité de projection à l’international, via une montée en gamme des standards, et un ciblage géopolitique des coopérations (Europe de l’Est, Asie centrale, Afrique du Nord).
Le nucléaire devient ainsi un vecteur de puissance économique et de positionnement stratégique, au même titre que l’aviation ou la défense.
Alignement stratégique entre les instruments (PPE, contrat de filière, plan France 2030) ;
Inversion du paradigme de dépendance, avec une volonté de réduction drastique des composants importés dans les équipements nucléaires lourds ;
Capacité de projection à l’international, via une montée en gamme des standards, et un ciblage géopolitique des coopérations (Europe de l’Est, Asie centrale, Afrique du Nord).
Le nucléaire devient ainsi un vecteur de puissance économique et de positionnement stratégique, au même titre que l’aviation ou la défense.