Nouvelle directive européenne contre le gaspillage alimentaire et textile



Anton Kunin
09/09/2025

Le 9 septembre 2025, le Parlement européen a approuvé une nouvelle directive contre le gaspillage. Cette réforme impose des réductions ambitieuses du gaspillage alimentaire et du gaspillage textile dans l’ensemble de l’Union européenne. Elle introduit aussi un mécanisme inédit pour encadrer la fast fashion, en obligeant les producteurs à financer la gestion des déchets issus de leurs produits.


Un cadre contraignant pour réduire le gaspillage alimentaire et textile

La directive sur les déchets adoptée par l’Union européenne impose désormais des cibles chiffrées de réduction du gaspillage alimentaire. Chaque État membre devra diminuer d’au moins 10% les pertes générées lors de la production et de la transformation, et de 30% par habitant dans les secteurs de la distribution, de la restauration, des services alimentaires, ainsi qu'au sein des ménages. Ces objectifs devront être atteints au plus tard le 31 décembre 2030, sur la base de la moyenne annuelle 2021-2023.

Actuellement, chaque Européen produit environ 132 kg de déchets alimentaires et 12 kg de déchets textiles par an. Moins de 1% des textiles mondiaux sont recyclés. La collecte séparée des déchets alimentaires reste limitée à 26% au sein de l’Union.

Une réponse directe à l’essor de la fast fashion

Le texte prévoit l’instauration d’un dispositif de responsabilité élargie du producteur (REP) pour le secteur textile. Les fabricants, y compris ceux établis hors Union européenne et vendant en ligne, devront financer la collecte, le tri et le recyclage des vêtements et accessoires. Chaque État membre devra mettre en place ce mécanisme dans un délai de 30 mois après l’entrée en vigueur de la directive, tandis que les micro-entreprises bénéficieront d’un an supplémentaire pour s’adapter.

Les produits concernés incluent vêtements, chaussures, accessoires, rideaux, couvertures et linge de maison. « Les États membres devraient aussi traiter les pratiques d’ultra-fast fashion et de fast fashion lorsqu’ils fixent les contributions financières aux systèmes REP », peut-on lire sur le site du Parlement européen. Pour Andrea Veselá, représentante de Zero Waste Europe, « l’essor de la fast fashion a entraîné une quantité ingérable de déchets nuisibles aux efforts locaux de gestion et de réutilisation ».

Des mesures européennes aux conséquences mondiales

Au-delà de l’objectif environnemental, cette directive ambitionne de responsabiliser l’industrie textile, jugée l’une des plus polluantes. Selon le Parlement européen, moins de 1% des vêtements mis sur le marché mondial sont recyclés, ce qui illustre l’ampleur du problème. Grâce à la REP, la charge financière liée à la gestion des déchets devrait se déplacer des collectivités vers les producteurs, qu’ils soient européens ou étrangers.

Les partisans de la réforme insistent sur son impact systémique. Les États devront désormais calibrer leurs contributions en tenant compte des volumes produits par chaque entreprise. En outre, la directive introduit une harmonisation qui vise à éviter les distorsions de concurrence entre les pays. Les eurodéputés affirment que ces règles marquent une étape essentielle pour réduire le gaspillage et encadrer un modèle de fast fashion de plus en plus critiqué.