Nouvelle crise chez Renault avec un avertissement sur résultat



Aurélien Delacroix
19/10/2019

Renault essuie une nouvelle crise, et celle-ci sera particulièrement difficile à conjuguer au passé : ce jeudi, le constructeur automobile a annoncé un avertissement sur résultat, un très mauvais signal envoyé aux marchés et aux actionnaires.


Baisse des ventes

Le groupe automobile a émis un avertissement sur résultats qui pousse l'entreprise à revoir à la baisse plusieurs des objectifs qu'elle s'était fixée. Le chiffre d'affaires va reculer entre 3% et 4% pour l'ensemble de l'année, alors que Renault avait annoncé une stabilité de ses ventes. Des ventes qui, au troisième trimestre, sont baisse de 1,6%. La marge opérationnelle sera de 5%, contre 6% dans les précédentes prévisions. La trésorerie ne sera finalement positive qu'au second semestre, le constructeur ayant auparavant promis un flux positif sur toute l'année.

Les six premiers mois de 2019 ont été très difficiles pour Renault, et ce n'est pas la performance de la fin de l'année qui permettra de compenser les mauvais résultats du premier semestre. Selon le communiqué de l'entreprise, la conjoncture est moins favorable qu'anticipée et le contexte réglementaire exige des dépenses toujours plus élevées.

Stratégie en péril

Au-delà d'une conjoncture qui concerne tous les constructeurs automobiles, Renault souffre de problèmes plus profonds. La gamme peut compter sur la Clio et le Captur, mais le reste de la gamme ne connait pas le succès escompté. Les Koleos, Espace et Talisman plus haut de gamme ne parviennent pas à trouver leur public. Résultat : le groupe multiplie les rabais pour écouler sa production, réduisant sa marge à peau de chagrin. Malgré ces efforts commerciaux, Renault accuse une baisse de 6% de ses ventes au premier semestre en Europe.

La situation de Renault se compare douloureusement à celle du groupe PSA dont les fondamentaux sont jugés plus solides, et qui n'est pas secoué par une crise managériale. Renault a placé à sa tête Clothilde Delbos en remplacement provisoire de Thierry Bolloré, démis de ses fonctions de directeur général par le conseil d'administration. Depuis l'arrestation de Carlos Ghosn en fin d'année dernière, le groupe semble ne plus savoir dans quelle direction aller. À cela s'ajoutent les propres difficultés de Nissan, le partenaire de l'Alliance.

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