Le Royaume-Uni en récession en 2023 et 2024 ?



Paolo Garoscio
05/08/2022

L’effet de l’inflation, outre-Manche, mine de plus en plus les prévisions de croissance du pays. La Bank of England (BoE) a dévoilé, jeudi 4 août 2022, ses dernières prévisions de croissance pour la période 2022-2024. Si en 2022, la situation devrait être plutôt positive, l’inflation va continuer de grimper tandis que de plus en plus de ménages ont du mal à payer leurs factures d’énergie.


Vers 13% d’inflation au Royaume-Uni en octobre 2022 ?

Pixabay/Chickenonline
Bien plus élevée qu’en France, où les ménages ont été en partie protégés par les mesures mises en place par le gouvernement, l’inflation au Royaume-Uni va continuer de grimper. En juin 2022, elle était déjà de 9,4% (contre moins de 6% en France), et au dernier trimestre 2022 elle pourrait battre des records. La BoE s’attend à ce qu’elle grimpe jusqu’à 13% en octobre 2022, du jamais vu depuis 1980.

En cause, bien évidemment, l’explosion du prix du gaz depuis le début de la guerre en Ukraine. Elle va conduire à une hausse de 75%, selon les estimations de l’institution, du plafond des prix de l’électricité. Avec un effet fortement négatif sur la production que la BoE prévoit en baisse « chaque trimestre » entre le quatrième trimestre 2022 et le quatrième trimestre 2023.

Deux années de récession au Royaume-Uni à venir ?

Pour 2022, de fait, l’économie britannique s’en sort bien : pour la Bank of England, l’année devrait se clore avec une croissance de 3,5%, supérieure à celle prévue par la France notamment. Mais dès 2023, ça se corse : le pays pourrait entrer en récession, avec une contraction du PIB estimée à 1,5% sur l’ensemble de l’année.

Pour 2024, les prévisions restent dans le négatif : la récession se poursuivrait mais serait minime, avec une baisse du PIB de 0,25%. Une récession qu’il est donc possible de contrer, la BoE se laissant « toutes les options sur la table » pour y faire face. L’objectif de la BoE est néanmoins simple : éviter une récession plus longue que deux ou trois ans, preuve que l’espoir d’inverser la situation est moindre.