Le Budget 2020 ne permettra pas de redresser les comptes de l’État



Anton Kunin
06/11/2019

Pour maîtriser les dépenses, dans le Budget 2020 le gouvernement a choisi de cibler la sphère sociale et les collectivités territoriales. Mais tout compte fait, ces mesures d’économie ne permettent qu’un très léger redressement des comptes de l’État, déplore Albéric de Montgolfier, rapporteur général de la commission des finances du Sénat.


La partie « dépenses » du Budget 2020 en hausse de 28,5%

« À mi-quinquennat, le gouvernement renonce à redresser les comptes publics, au risque de rendre l’économie française vulnérable », met en garde le sénateur Albéric de Montgolfier dans un rapport sur le Budget 2020. En effet, le déficit budgétaire de l’État se maintiendra à un niveau proche de 100 milliards d’euros en 2020.

Les baisses de prélèvements obligatoires contribueront à le creuser de -12,2%, auxquels s’ajoutent diverses « autres dépenses » pour -13,1% supplémentaires. Au total, les dépenses augmenteront de 25,3%. Cette hausse des dépenses sera neutralisée par des rentrées fiscales à peine plus importantes (+28,5%) et non pérennes. Dans le détail, l’évolution spontanée des recettes contribuera à réduire le déficit de 11,2%, les effets transitoires (CICE, IR) de 15,4% et la baisse de la charge de la dette (taux bas voire négatifs obligent) de 1,9%. En définitive, le solde budgétaire 2020 devrait s’établir à -93,1%, contre -96.3% en 2019. Le rapporteur note aussi que si les pertes de recettes de la Sécurité sociale étaient compensées, le déficit serait de -95,8% en 2020.

Les dépenses de santé seront rabotées en 2020

Pour trouver des leviers d’économies, le gouvernement a choisi de surtout ponctionner le budget de la sphère sociale et des collectivités territoriales. Ainsi, les mesures d’économies sur le champ de l’ONDAM permettront de trouver 4,2 milliards d’euros, tandis que les économies sur les administrations publiques locales fourniront 3,4 milliards.

Parmi les autres leviers d’économies, il y aura bien sûr un coup de rabot sur les dépenses de l’État (-2,4 milliards d’euros). La réforme du mode de calcul des aides au logement permettra de trouver 1,2 milliards d’euros, la sous-revalorisation de certaines prestations sociales 0,6 milliard et la deuxième phase de la réduction de loyer de solidarité 0,4 milliard.

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