La hausse de la productivité, une priorité absolue selon le FMI



Anton Kunin
06/04/2017

Pour éviter que le niveau de vie ne baisse à travers le monde, les gouvernements doivent augmenter la productivité en investissant dans l’enseignement, en supprimant les barrières bureaucratiques et en faisant de la recherche et développement une priorité, estiment les auteurs d’un rapport présenté par Christine Lagarde, la directrice générale du FMI.


La productivité, gage de croissance et de stabilité

Selon le rapport, une croissance molle pourrait remettre en question la stabilité financière et sociale de certains pays, rendre plus difficile le remboursement de la dette et empêcher la réduction des inégalités. Pour éviter ces effets négatifs, les gouvernements doivent mettre l’accent sur la productivité, la source la plus importante de revenus et de hausse du niveau de vie, estiment les économistes ayant signé le rapport. « Par exemple, un salarié américain met aujourd’hui 17 semaines à gagner l’équivalent de ce qu’il aurait pu gagner en un an en 1915 », a déclaré Christine Lagarde pour appuyer sa thèse.

Le PIB des économies développées serait aujourd’hui supérieur de 5 % si les investissements dans la production (y compris la R&D) étaient maintenus à leurs niveaux d’avant-crise. C’est comme si le monde se dotait de capacités de production supplémentaires équivalentes à un pays comme le Japon, a-t-elle déclaré pour illustrer son propos.

Favoriser l’entrepreneuriat pour accroître la productivité

Christine Lagarde a également déclaré que le monde avait besoin de davantage d’innovation, et que cette dernière ne viendrait pas d’elle-même. Elle ne suffira pas non plus à entraîner une hausse de la productivité.

Selon les auteurs de l’étude, trois facteurs empêchent actuellement la croissance de la productivité : le vieillissement de la population, le ralentissement du commerce mondial et « l’héritage » de la crise économique. Afin de stimuler la productivité, les gouvernements doivent « libérer l’énergie entrepreneuriale » en supprimant les barrières superflues à la compétition, en simplifiant les démarches administratives, en investissant davantage dans l’enseignement et en accordant des crédits d’impôt à ceux qui choisissent de se consacrer à la recherche et développement.