La SNCF épinglée par la Cour des comptes pour sa gestion des ressources humaines



Anton Kunin
19/11/2019

Tout en reconnaissant un certain nombre d’évolutions positives, la Cour des comptes appelle la SNCF à entreprendre des réformes afin d’optimiser la gestion de ses ressources humaines et donc sa masse salariale.


Développer la polyvalence

Au 1er janvier 2020, la SNCF deviendra une société anonyme et devra donc obéir aux mêmes logiques de marché que ses concurrents, qui ne tarderont pas à se positionner en répondant aux appels d’offres pour assurer le transport sur différentes lignes. Afin de rester compétitive, la SNCF doit gérer plus efficacement ses ressources humaines, ce qui passe par une refonte des dispositifs existants et signifie forcément une diminution de la masse salariale, estime la Cour des comptes dans son rapport.

L’institution de la rue Cambon déplore tout d’abord la rigidité de l’organisation du travail, l’inadaptation des règles à certains métiers et certaines activités, ainsi que le sous-emploi de certains personnels. La SNCF souffre notamment d’une trop faible polyvalence de ses salariés, dont les métiers sont définis par un dictionnaire des filières « inadapté aux évolutions technologiques et organisationnelles récentes ». La Cour préconise donc de développer la polyvalence en définissant des référentiels de métiers plus larges.

En finir avec « l’ancienneté avant tout »

Autre source de gaspillage d’argent au sein de l’entreprise : son système de rémunération fondé principalement sur l’ancienneté et laissant peu de marges de manœuvre pour récompenser le mérite. En effet, au sein de la SNCF, les salaires de base sont calculés sur la base de quatre paramètres : qualification, niveau, position et échelon. Même si le paramètre de qualification renvoie à la rémunération au mérite (ce que la Cour des comptes salue), les trois autres sont forcément liés à l’ancienneté. Résultat : la rémunération moyenne des personnels progresse toujours d'au moins 2% par an. « La SNCF subit plus qu'elle ne pilote, la progression des rémunérations », peut-on lire dans le rapport.

Enfin, la Cour des comptes s’inquiète de la multiplication, ces dernières années, des accords sociaux très favorables aux personnels mais peu favorables à la productivité, comme le compte épargne temps, les temps incomplets et le forfait jours.