Fincantieri s'empare bien des Chantiers de l'Atlantique



Aurélien Delacroix
28/09/2017

Tout ça pour ça ! En nationalisant cet été les Chantiers de l'Atlantique, l'État français espérait faire pression sur son partenaire italien pour qu'il accepte une place plus importante de la France dans le capital de STX France. Finalement, un accord a été trouvé portant sur… 1% de l'opérateur.


Les chantiers navals de Saint-Nazaire sont un symbole de la politique industrielle d'Emmanuel Macron. Peu après son élection, le président de la République a visité le constructeur de navires et donné sa vision d'un « Airbus de la mer » aussi bien civil que militaire. Un projet qui ne s'accordait pas à l'acquisition de STX France par le groupe industriel Fincantieri, décidée par le précédent gouvernement. C'est la raison de la nationalisation temporaire de l'entreprise.

Lors du sommet franco-italien qui s'est tenu ce mercredi 27 septembre, et après plusieurs semaines de négociations tendues avec un partenaire arc-bouté sur ses 51%, Emmanuel Macron et le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni se sont accordés sur une porte de sortie originale. La France « prête » 1% du capital de STX France à Fincantieri. Ce pourcent sera ensuite révocable aux deuxième, cinquième, huitième et douzième anniversaire de l'accord…

Un subterfuge qui permet à Paris de ne pas perdre la face, et à l'Italie d'emporter le morceau. De son côté, Fincantieri s'engage à maintenir les emplois, l'expertise, la propriété intellectuelle, les fournisseurs ; le groupe industriel fait aussi la promesse de traiter équitablement les attributions de commandes entre les sites, d'investir et de respecter les règles de gouvernance. Des promesses qui étaient déjà celles de l'entreprise envers le précédent exécutif… En somme, rien n'a vraiment changé. L'État français a un droit de véto sur le nom du patron de l'entreprise.

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