Déficit commercial : la France enregistre de bons résultats



Nicolas Egon
08/08/2023

Après une année 2022 marquée par des déficits records, le commerce extérieur français montre des signes encourageants au premier semestre 2023. La baisse des prix de l'énergie et une meilleure performance de certains secteurs clés sont au cœur de cette amélioration.


Un déficit en baisse, mais toujours présent

Le déficit commercial français sur les biens s'est réduit de manière significative, passant de 89 milliards d'euros au second semestre 2022 à 54 milliards d'euros au premier semestre 2023. Cette amélioration est en grande partie attribuée à la baisse des prix de l'énergie. En effet, la facture énergétique a diminué, passant de 65 milliards d'euros au second semestre 2022 à 36 milliards d'euros au premier semestre 2023. Cette baisse est due à une chute significative des cours du pétrole et du gaz. Par exemple, le cours du Brent est passé de 112 dollars en juillet 2022 à 74,8 dollars en juin 2023.

Cependant, malgré cette amélioration, le déficit reste supérieur à celui des années précédant la guerre en Ukraine. En 2022, année marquée par l'invasion russe en Ukraine et une crise énergétique mondiale, la France avait enregistré un déficit record de 164 milliards d'euros. En revanche, certains secteurs ont connu des baisses. Les exportations du secteur agricole et agroalimentaire ont diminué de 5%, principalement en raison d'une normalisation des prix des matières premières agricoles.

Les secteurs clés de l'économie française en hausse

Plusieurs secteurs ont contribué à cette amélioration. L'aéronautique, par exemple, a vu ses exportations augmenter de 12%, affichant un excédent de 16 milliards d'euros. Les parfums et cosmétiques ont également progressé de 7%, avec un excédent de 8 milliards d'euros. De plus, les exportations du secteur automobile ont augmenté de 8%, notamment grâce à la montée en puissance des véhicules électriques qui représentent désormais 17% des ventes à l'étranger. Si ces chiffres sont encourageants, l'avenir reste incertain. Le ministre du Commerce extérieur, Olivier Becht, a souligné que la situation reste soumise aux aléas du second semestre.

Plusieurs facteurs pourraient influencer la balance commerciale, tels que l'inflation élevée, la hausse des prix des matières premières ou encore le ralentissement économique de la zone euro. Cependant, la France peut se targuer de bons résultats dans le secteur des services, qui devraient afficher un excédent confortable de 20 milliards d'euros. Le tourisme et les services financiers sont les principaux moteurs de cette performance, avec des excédents respectifs de 11 milliards d'euros et de 6 milliards.