Croissance : le confinement 3 fait chuter les prévisions 2021



Paolo Garoscio
06/04/2021

Il était clair que l’économie française n’aurait pas pu, en une année, annuler la récession majeure qu’elle a connue en 2020 ; mais les prévisions de croissance publiée au début de l’année semblaient optimistes. Désormais, le troisième reconfinement total de la population française rebat les cartes et conduit déjà à une révision à la baisse de la croissance dans l’Hexagone.


Le gouvernement table sur 5% de croissance pour 2021

Pixabay/PublicDomainPictures
Le gouvernement fait-il preuve de pessimisme, ou veut-il éviter de donner de faux espoirs ? En 2020 déjà, les prévisions officielles de Bercy tablaient sur une récession de près de 11% qui s’est révélée bien moins importante, à 8,2%. Les déclarations de Bruno Le Maire au Journal du Dimanche, le 4 avril 2021, pourraient donc s’inscrire dans cette lignée d’annonces marquées par la prudence.

Le ministre de l’Économie a en effet annoncé que, du fait des mesures liées au Confinement 3, notamment la fermeture de 150.000 commerces en France, il y aura « un impact sur l’économie française ». Ainsi que sur les finances publiques, puisque le mois de confinement va coûter 11 milliards d’euros d’aides.

De quoi contraindre le ministre à annoncer une croissance plus proche de 5%, pour 2021
, que des 6% annoncés en début d’année et corroborés par les prévisions de la Banque de France ou de l’Insee.

Hausse du déficit et de la dette

Autre mauvaise nouvelle, directement liée à la première : le déficit public et la dette publique sont revus à la hausse par Bercy. Désormais, le ministre de l’Économie prévoit une dette publique qui atteindrait 118% du PIB fin 2021, et un déficit à 9%. Auparavant, comme il le souligne dans l’émission Le Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, Bruno Le Maire tablait sur une dette à 115 % du PIB et un déficit de 8,5%.

Toute la question est désormais de réussir à relancer l’économie, ce qui passera par une maîtrise de la pandémie et par la distribution massive des vaccins aux Français. Faute de quoi, l’activité risque de ne pas être relancée aussi rapidement qu'espéré…