Carburants : le plafonnement des prix de TotalEnergie ne plaît pas à la FF3C



Paolo Garoscio
24/03/2023

La polémique était déjà d’actualité en 2022, lorsque TotalEnergies avait proposé, dans ses stations-service, une ristourne sur le prix du litre supplémentaire, en plus de celle du gouvernement. En 2023, le géant du CAC40 aux profits record a opté pour un plafonnement du prix à 1,99 euro le litre, entre le 1er mars et le 31 décembre 2023. Avec le risque de distordre la concurrence…


La FF3C veut saisir l’autorité de la concurrence

Comme le dévoile le Journal Du Net (JDN), la FF3C (Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffages) s’inquiète des conséquences du plafonnement du prix annoncé par TotalEnergies. Si elle concède que celui-ci « n’a pas encore montré d’effets concurrentiels notables », notamment du fait de la baisse de prix du brut qui a conduit à une baisse du prix du litre de carburant, la situation reste tendue.

TotalEnergies peut en effet plafonner le prix dans ses stations-service car le géant extrait du pétrole, le raffine et le vend. Les distributeurs, au contraire, ne font qu’acheter le carburant et le revendre, avec une marge relativement faible. Si le prix du carburant augmente au-dessus des 2 euros le litre, alors leur prix ne sera plus concurrentiel face à celui de 1,99 euro de TotalEnergies… et ils ne pourront rien faire.

Une « déstabilisation de la concurrence » dans les stations-service en France ?

Selon les informations du JDN, la FF3C veut donc faire appel à l’Autorité de la Concurrence craignant une « déstabilisation de la concurrence » dans le secteur de la vente de carburant. « Nous craignons que ce plafonnement nous fasse revivre la situation que nous avions connue, en fin d'année 2022, au moment de la ristourne à la pompe », explique Frédéric Plan, délégué général de la FF3C, au JDN.

Fin 2022, durant trois mois, la ristourne supplémentaire de TotalEnergies avait conduit les automobilistes à préférer les stations-service du groupe. Or, en 2023, ce ne sont pas trois mois mais dix mois de « promotion » que le pétrolier français propose.